64 ans, c’est toujours non ! Ensemble, imposons le blocage et l’abrogation. © La CGT.fr
✍️ Par l’Intersyndicat CGT du champagne
📅 Publié le 22 octobre 2025
⏱️Temps de lecture 5 minutes
Depuis 2023, la mobilisation n’a jamais cessé. À Épernay, à Reims, dans de nombreuses villes du département de la Marne et partout en France, des milliers de salariés, de retraités et de jeunes se sont levés pour refuser la retraite à 64 ans et l’austérité. Cette force collective a imposé un premier recul : le gouvernement parle de « suspension ». Mais décaler n’est pas bloquer ni abroger. Pour gagner, nous devons maintenir la pression sur les parlementaires et mettre le gouvernement face à ses responsabilités : blocage immédiat de la réforme, puis abrogation pure et simple.
👉 L’interview percutante de Sophie Binet : regarder l’intégralité de l’intervention sur France 2 – Télématin en bas de l’article.
Grâce aux millions de manifestants, une brèche s’ouvre : continuons jusqu’à l’abrogation !
La force du nombre a payé
Depuis 2023, des millions de travailleuses et de travailleurs, du public comme du privé, se sont mobilisés contre la réforme des retraites. Partout en France, les cortèges, les grèves, les réunions publiques ont montré une détermination intacte. Cette mobilisation historique a imposé un premier pas : le gouvernement a dû annoncer une suspension de l’application des 64 ans.
Cette brèche n’est pas tombée du ciel ; elle est le résultat direct d’un rapport de force construit dans la durée, avec des temps forts en juin, puis lors des journées d’action de septembre et d’octobre totalisant près de deux millions de grévistes. Déjà, le 5 juin dernier, sous la pression du mouvement, l’Assemblée nationale a, pour la première fois, ouvert la porte à l’abrogation. Le message est clair : sans mobilisation, rien ne bouge ; avec la mobilisation, tout devient possible.
Suspension ou décalage ?
Le Premier ministre a annoncé une « suspension » jusqu’à la prochaine présidentielle. Concrètement, seules les générations 1964 et 1965 verraient un léger décalage : départ possible à 62 ans et 9 mois avec 170 trimestres. Le reste du texte demeure. Ce n’est pas une victoire définitive : c’est un répit.
La CGT le rappelle clairement : la seule vraie suspension, c’est le blocage immédiat par la loi à 62 ans et 9 mois et 170 trimestres, première étape incontournable avant l’abrogation. Le tableau publié ces jours-ci le montre noir sur blanc : sans blocage, les 64 ans continuent de s’imposer aux générations suivantes, en particulier à partir de 1970. Premier pas ne veut pas dire aboutissement : notre horizon reste le retour à 60 ans avec des carrières prises en compte, des salaires et des pensions revalorisés.
Le budget Lecornu : austérité pour le monde du travail, cadeaux pour les plus riches
Alors que le pays réclame justice sociale, le budget présenté copie les recettes les plus dures de l’austérité : désindexation des pensions et des prestations sociales, gel des salaires des agents publics, suppression de plus de 3 000 postes dans la fonction publique, doublement des franchises médicales…, attaques répétées contre l’assurance chômage. Une addition salée pour les salariés, les précaires et les retraités, pendant que les ultra-riches et les grands groupes sont épargnés.
La CGT, avec l’intersyndicale, porte des exigences claires pour 2026 : mettre fin aux mesures de régression, conditionner les 211 milliards d’aides publiques aux entreprises, financer les services publics, réindustrialiser et engager une véritable transition écologique, augmenter salaires et pensions. Bref : faire contribuer les profits, pas les travailleurs.
La mobilisation locale dans la Marne
Dans la Marne, nos unions locales et nos syndicats d’entreprise, notamment ceux du secteur champagne, ont démontré leur capacité à fédérer largement : assemblées générales de site, tractages devant les ateliers et des rassemblements interprofessionnels. C’est cet ancrage qui a obligé le gouvernement à reculer sur le projet de suppression de deux jours fériés — preuve que la mobilisation obtient des résultats concrets.
Poursuivons : multiplions les réunions d’information, les assemblées du personnel et les intersyndicales de territoire pour tenir le terrain et élargir encore le rapport de force.
Les parlementaires face à leurs responsabilités
Avec la fin du 49-3, l’adoption des mesures dépend désormais des députés et des sénateurs. Nous leur demandons de traduire la volonté populaire : supprimer les dispositions d’austérité, bloquer immédiatement la réforme des retraites et ouvrir la voie de l’abrogation. Les organisations syndicales appellent d’ores et déjà à maintenir la pression partout : entreprises, services, administrations, universités. Rien ne se fera sans nous.
À voir en vidéo ci-dessous
Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, était l’invitée des 4 Vérités sur France 2 – Télématin. Elle y a livré un constat sans détour sur le budget Lecornu et sur la réforme des retraites.
Elle a dénoncé un budget « catastrophique » qui ferait peser la facture sur les malades, les retraités et les plus précaires : « Taxer les malades, c’est la chose la plus injuste. Notre sécurité sociale fonctionne depuis 80 ans sur le principe : chacun cotise selon ses moyens et bénéficie selon ses besoins. Là, on sort la carte bleue avant la carte vitale. »
Concernant les retraités, elle a parlé d’une véritable « triple peine » : « On baisse leurs pensions, on augmente leurs impôts et on augmente leurs frais de santé. »
Sur les retraites, elle a salué la brèche ouverte par la mobilisation de millions de salariés, mais a immédiatement averti : « Les 64 ans restent dans la loi. Le problème central, c’est cette réforme. Il faut son abrogation totale, pas seulement un décalage. »
Enfin, elle a lancé un appel clair aux élus : « Nous appelons tous les députés à faire en sorte que cette réforme soit abrogée. »
👉 Une interview percutante : regarder l’intégralité de l’intervention sur France 2 – Télématin.
On ne lâche rien
La suspension est une brèche. À nous de l’élargir jusqu’à l’abrogation. Rejoindre la CGT, c’est se donner les moyens de défendre ses droits dans l’entreprise et au niveau national, de gagner sur les salaires, l’emploi, la protection sociale et les services publics. Organisons-nous, renforçons nos syndicats, et imposons un autre cap : la justice sociale et le progrès.
Télécharger l’article : « 64 ans, c’est toujours non : la mobilisation doit continuer jusqu’à son abrogation ! »
Sources
– Article CGT « Grâce aux millions de manifestants, une première brèche dans les 64 ans » (17 oct. 2025)
– Tract CGT « Budget Lecornu » (17 oct. 2025)
– Tableau « récapitulatif des âges/durées par génération »
– CP CGT « Retraites : blocage puis abrogation » (13 oct. 2025)
– CP CGT « Budget : c’est le monde du travail qui paie » (14 oct. 2025)
– CP « intersyndical » (20 oct. 2025)