Devant GH Mumm à Reims, les grévistes unis avec l’intersyndicale CGT-CFDT du Champagne et les salariés du groupe Pernod Ricard. © CGT champagne
✍️ Par l’Intersyndicat CGT du champagne
📅 Publié le 13 mai 2025
⏱️Temps de lecture 4 minutes
Menacés par une vente, précarisés par des salaires au rabais et ignorés par une direction sourde à leurs efforts, les ouvriers du champagne Mumm, soutenus par les salariés de Perrier-Jouët et du vignoble VMPJ, ont répondu par la grève ce mardi 13 mai. À l’appel du syndicat CGT et FO de Mumm, et avec le soutien actif de l’intersyndicale CGT-CFDT du Champagne, les délégués syndicaux des autres maisons ont été appelés à rejoindre la lutte et à se rassembler devant les grilles de l’entreprise à Reims.
Une mobilisation qui s’inscrit dans une journée d’actions coordonnées en Champagne, avec des grèves également chez Veuve Clicquot et des réunions d’information à Moët & Chandon sur les 1200 suppressions de postes envisagées par LVMH. La lutte est lancée. Lisez notre article et rejoignez le mouvement !
🎥 Ne manquez pas la vidéo de la mobilisation, à retrouver en bas de cet article !
Une journée d’action intersyndicale en plein « Responsib’all Day »
Ce mardi 13 mai 2025, les grilles de l’établissement GH Mumm, situé au 29 rue du Champ de Mars à Reims, ont été le théâtre d’une mobilisation sociale forte et déterminée. À l’appel du syndicat CGT et FO de Mumm, rejoint par la CFE-CGC, plus d’une centaine de manifestants se sont rassemblés dès 10h30, composés des salariés de GH Mumm, Perrier-Jouët et du vignoble VMPJ, toutes filiales du groupe Pernod Ricard. Ils étaient également soutenus par de nombreux délégués syndicaux venus d’autres maisons de Champagne, à l’appel de l’Intersyndicale CGT-CFDT du Champagne.
Cette mobilisation s’est tenue le jour même où la direction fêtait son “Responsib’all Day”, une opération de communication vantant la responsabilité sociale du groupe. Une provocation pour les salariés en lutte, qui dénoncent une stratégie bien réelle : celle de la précarisation des emplois et du blocage des salaires.
Un barbecue militant, à l’initiative de l’Intersyndicat CGT du Champagne, a réuni les participants dans un climat fraternel et revendicatif, montrant une fois de plus que la solidarité syndicale reste une force.
Des prises de parole à la hauteur des enjeux
Boris Bonningre, salarié de la production chez GH Mumm et délégué syndical CGT, a ouvert les interventions :« Ce que nous vivons chez Mumm, c’est un climat d’insécurité permanent. Les salariés viennent travailler la boule au ventre, sans savoir de quoi demain sera fait. Nous sommes face à un groupe qui prétend ‘valoriser l’humain’, mais qui sacrifie l’emploi et les conditions de travail au profit des actionnaires. On nous parle de responsabilité aujourd’hui, mais la première des responsabilités, c’est envers les salariés. »
Sébastien KRS, salarié du vignoble Mumm Perrier-Jouët et représentant du personnel, a dénoncé une triple précarisation :« D’abord, la menace de vente de notre maison relayée par la presse. Ensuite, une augmentation dérisoire de 1,1 % imposée par la branche Champagne, en dessous même de l’inflation. Et enfin, l’absence de prime de partage de la valeur l’année dernière, malgré les milliards engrangés par le groupe. Tout ça alors qu’on nous a demandé de faire face dans les vignes comme dans la production, sans renforts de personnel. »
Philippe Cothenet, secrétaire général adjoint de l’Intersyndicat CGT du Champagne, a élargi le constat : « Ce qu’on voit chez Mumm, c’est ce qu’on voit partout en Champagne. Après Moët, après Canard-Duchêne, après Vranken-Pommery, c’est au tour de Mumm d’être en grève. Et aujourd’hui, une autre mobilisation se tient chez Veuve Clicquot contre les 1200 suppressions de postes annoncées par LVMH. À 13h30, une réunion d’information du personnel se tiendra aussi chez Moët & Chandon à Épernay, sur ce même projet de casse sociale. Partout, les maisons sacrifient l’emploi alors qu’elles annoncent des records d’euros de bénéfices. »
Johann Maarouf, pour la CFDT Champagne, a appelé à maintenir la pression : « La stratégie est claire : faire plus avec moins, et quand il n’y a plus rien à gratter, il faut dégraisser le mammouth et faire des salariés la seule variable d’ajustement. La seule réponse, c’est la mobilisation collective. Nous devons renforcer l’unité syndicale et préparer une démonstration de force à la hauteur des enjeux. »
Une mobilisation qui ne fait que commencer
Ce mouvement s’inscrit dans une dynamique plus large, après les mobilisations chez Moët & Chandon, Canard-Duchêne et Vranken-Pommery où les salariés se battent eux aussi contre le mépris patronal et les NAO au rabais, les salariés de Mumm, Perrier-Jouët et du vignoble VMPJ ont montré aujourd’hui qu’ils ne comptaient pas se résigner non plus. Ils exigent une revalorisation salariale digne de leurs efforts, une reconnaissance concrète et des garanties pour l’avenir des emplois sur tous les sites du groupe Pernod Ricard.
L’intersyndicale CFDT-CGT du Champagne appelle d’ores et déjà à poursuivre la mobilisation dans les semaines à venir, pour faire reculer les directions qui, aujourd’hui encore, ignorent la détresse sociale des salariés qui font la richesse des maisons de champagne.
Il est à noter que cette journée s’est inscrite dans une convergence d’actions sociales, avec une grève simultanée chez Veuve Clicquot à Reims contre les 1200 suppressions de postes annoncées par LVMH, et une réunion d’information du personnel prévue à 13h30 chez Moët & Chandon à Épernay, sur ce même projet de casse sociale.
La résistance ne fait que commencer crescendo : partout en Champagne, les travailleurs relèvent la tête et s’organisent pour défendre leurs droits, leurs salaires et leurs emplois.