Vendanges 2025 : du 19 août au 4 septembre, un étalement des dates d’ouvertures de 17 jours. © Adobe Stock
✍️ Par l’Intersyndicat CGT du champagne
📅 Publié le 22 août 2025
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Les bans de vendanges viennent d’être publiés. Entre les premiers coups de sécateurs autorisés dès le 19 août et les dernières ouvertures fixées au 4 septembre, l’étalement atteint cette année 17 jours. Si les professionnels saluent un millésime « miraculeux » sur le plan viticole, la CGT Champagne rappelle que les vendanges ne peuvent être réussies qu’avec le respect des droits des salariés et la protection de leur santé. Notre caravane syndicale sillonnera très prochainement les coteaux pour informer les vendangeurs sur leurs droits et veiller à ce que les engagements pris en réunion pré-vendanges sous l’égide du préfet soient suivis d’effet.
Un étalement des dates de vendanges sur 17 jours
Selon l’arrêté préfectoral du 20 août, les premiers bans concernent Montgueux et le Vitryat dès le 19 août, tandis que des communes comme Germaine, Rosnay ou Jonchery-sur-Vesle dans la Marne n’ouvriront qu’au 4 septembre. Entre ces deux extrêmes, la majorité des crus champenois débuteront autour du 25 août. Cela représente un étalement de 17 jours entre les premiers coups de sécateurs autorisés dans certaines parcelles par dérogation et les dernières ouvertures officielles, reflet de la grande diversité de maturité des raisins selon les terroirs.
Une année annoncée comme « miraculeuse »
Dans les colonnes de L’Union, le Comité Champagne n’a pas caché son enthousiasme. Son directeur qualité, Sébastien Debuisson, a rappelé que « 2025 est exceptionnelle parmi ses dix dernières années déjà exceptionnelles. C’est le plus haut degré à la date la plus précoce que l’on ait eu depuis soixante ans ». Grâce aux pluies de juillet, la vigne a rattrapé son retard et la maturité technologique a été atteinte rapidement.
Mais, ajoute-t-il, les vignerons sont appelés à la patience : si le taux de sucre est là, la maturité aromatique doit encore se développer. « Quand on goûte, le jus reste neutre, le fruit peu présent », a-t-il expliqué. Un discours qui souligne l’exception climatique, mais qui occulte un enjeu essentiel : les conditions de travail des vendangeurs.
Les leçons amères de 2023
N’oublions pas qu’en 2023 la vendangea commencé également fin août et que la Champagne a été endeuillée par la mort de cinq vendangeurs, victimes des fortes chaleurs. Ces drames rappellent que la récolte reste un travail pénible et dangereux quand les températures dépassent les 35 degrés. Déshydratation, malaises, épuisement : les risques sont connus, et la prévention doit être appliquée partout.
La CGT rappelle aussi qu’en juillet 2025, la justice a condamné plusieurs entreprises pour des faits de traite d’êtres humains commis lors de la vendange 2023. Exploitation de travailleurs étrangers, hébergements indignes, absence de papiers, de nourriture et conditions de travail insupportables : ces pratiques honteuses ne doivent plus jamais se reproduire.
Prévention et application du décret chaleur
Cet été, une réunion de pré-vendanges a été organisé sous l’égide du Préfet avec les organisations syndicales et l’interprofession. Des préconisations ont été arrêtées concernant le travail par fortes chaleurs, l’hébergement, le transport, la rémunération et la sécurité (travail par fortes chaleurs).
La CGT Champagne insiste particulièrement sur l’application du décret n° 2025-482 du 27 mai 2025, entré en vigueur le 1er juillet 2025, qui renforce la protection des travailleurs face aux épisodes de fortes chaleurs. Ce texte prévoit des mesures obligatoires : adaptation des horaires, mise à disposition d’eau en quantité suffisante, pauses régulières, zones ombragées et suspension du travail lorsque les risques deviennent trop élevés. La CGT espère que ces obligations ne resteront pas lettre morte et qu’elles seront effectivement mises en œuvre dès les premiers jours de vendanges.
La caravane CGT des vendanges reprend la route
C’est dans cet esprit que la caravane des vendanges de la CGT reprendra très prochainement la route. Comme chaque année, elle ira à la rencontre des travailleurs et travailleuses saisonniers pour les informer de leurs droits, recueillir leurs alertes et dénoncer les abus.
Notre présence syndicale vise à rappeler que derrière chaque grappe récoltée se trouvent des hommes et des femmes dont le travail mérite respect et reconnaissance. La réussite d’un millésime ne se mesure pas seulement au rendement des pressoirs, mais à la dignité et à la santé de celles et ceux qui le rendent possible.
Une vigilance partagée
L’année 2025 sera sans nul doute un millésime d’exception dans les caves. Mais il ne saurait être dit que cette exception se fasse au prix de vies brisées ou de travailleurs surexploités. La Champagne doit être exemplaire dans ses méthodes comme dans ses vins.
La CGT Champagne appelle donc tous les acteurs à jouer le jeu : viticulteurs, maisons, interprofession et autorités publiques. Les contrôles de l’État devront être multipliés et les promesses tenues. À l’image de la toute la filière, attachée à ses traditions et à son prestige, la CGT Champagne demeure attachée à ses principes : dignité, solidarité et justice sociale pour tous les vendangeurs venus récoltés les raisins les plus chers du monde pour élaborer les cuvées 2025 du roi des vins.
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