Près de 900 manifestants derrière l’intersyndicale d’Épernay (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, UNSA, SNIP-FSU) dans les rues du centre-ville. © CGT champagne.
✍️ Par l’Intersyndicat CGT du champagne
📅 Publié le 19 septembre 2025
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🎥 La vidéo complète de la manifestation en bas de l’article
Jeudi 18 septembre, près de 900 manifestants ont répondu à l’appel de l’intersyndicale d’Épernay (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, UNSA, SNIP-FSU). Une journée marquée par des discours puissants, un cortège dynamique dans les rues de la ville et une dispersion conviviale place Carnot. La vidéo complète de la manifestation est disponible en bas de l’article.
Des discours d’ouverture forts et combatifs
David Chenal, secrétaire général de l’Union locale CGT d’Épernay, a ouvert les prises de parole du rassemblement en dénonçant la concentration des richesses dans les mains d’une minorité. Les 500 plus grandes fortunes détiennent aujourd’hui 42 % du PIB contre 6 % dans les années 1990, pendant que salaires et conditions de travail stagnent ou se dégradent. Il a pointé du doigt des choix politiques clairs : suppression de l’ISF, cadeaux fiscaux aux entreprises, austérité et attaques répétées contre la sécurité sociale. Il a appelé les salariés à poursuivre la mobilisation pour imposer solidarité, justice sociale et véritable partage des richesses.
Romain Nicolas, secrétaire adjoint INTERCO CFDT de la Marne, a poursuivi en soulignant que, malgré les changements de gouvernement, la colère demeurait intacte. Les travailleurs refusent de voir leurs droits sociaux amputés et leurs services publics sacrifiés. S’adressant directement au Premier ministre Sébastien Lecornu, il a exigé respect et dialogue social, rejetant toute provocation comme la remise en cause des jours fériés ou de la cinquième semaine de congés. Pour lui, cette mobilisation n’est qu’une étape si le gouvernement persiste dans le mépris.
Un cortège dans les rues et une mobilisation départementale
Après ces interventions, entre 850 et 900 personnes ont défilé dans les rues du centre-ville d’Épernay. Dans toute la Marne, la mobilisation a également été forte : près de 3 000 manifestants à Reims et environ 900 à Châlons-en-Champagne.
Halte place de la République : convergence et revendications
Arrivé place de la République, le cortège a marqué une halte. Philippe Cothenet, secrétaire adjoint de la CGT Champagne, a pris la parole avec vigueur. Il a dénoncé un « grand détournement » des finances publiques au profit des milliardaires et des grandes entreprises, accusant le gouvernement d’organiser un pillage assumé. Les milliards d’aides aux entreprises représentent selon lui un système d’« assistanat des riches » financé par les impôts des travailleurs, tandis que des pans entiers du service public – l’enseignement, les hôpitaux, les retraites – et autres services sociaux, s’effondrent. Cette stratégie n’est pas un accident, a-t-il insisté, mais une volonté politique qui vise depuis des décennies à détricoter les acquis issus du Conseil National de la Résistance. Philippe a appelé à la convergence des luttes sociales, environnementales et territoriales, affirmant que seule l’unité permettra de renverser ce système.
Sandrine Lagneau, déléguée syndicale CGT de l’hôpital Auban-Moët, a ensuite défendu avec force les revendications des soignants. Elle a exigé la fin des baisses de salaires en cas d’arrêt maladie et la suppression de la journée de carence, ainsi qu’une revalorisation du point d’indice et des embauches massives. Elle a dénoncé la réforme des retraites, le projet d’augmentation des franchises médicales et la remise en cause de la cinquième semaine de congés. Pour elle, la santé est un bien commun qui ne peut être géré comme une marchandise : « Nous ne sommes pas des pieuvres, les soins c’est de l’humain, pas des chiffres. » Elle a conclu en appelant à faire payer la crise à ceux qui en sont responsables, les grandes fortunes, et non aux travailleurs.
Retour place Carnot et dispersion conviviale
Le cortège est revenu place Carnot où la journée s’est clôturée dans un climat de solidarité. Une buvette et un barbecue, organisés par l’Union locale CGT d’Épernay, ont permis aux manifestants de se retrouver et d’échanger dans la convivialité, après une matinée de lutte unitaire et déterminée.