Bacs mis à disposition dans un campement : 20 000 € pris en charge par l’Agglo, donc par les contribuables. © CGT champagne
✍️ Par l’Intersyndicat CGT du champagne
📅 Publié le 15 octobre 2025
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Chaque année, l’agglomération d’Épernay prend en charge le ramassage des ordures générées par les campements de saisonniers parfois illégaux pendant les vendanges. Une facture de 20 000 € supportée par les contribuables via la « Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM) ». La CGT Champagne dénonce ce principe intolérable : les employeurs et les propriétaires de terrains doivent assumer leurs responsabilités. Quant aux maires des communes viticoles, premiers magistrats, ils ferment les yeux et deviennent complices de certaines situations illégales.
Le coût caché des vendanges
Pour éviter les dépôts sauvages, l’Agglo d’Épernay met à disposition des bacs dans les camps de saisonniers venus faire les vendanges et confie leur ramassage à une société privée. Montant de la facture : 1 100 € par jour et 550 € par demi-journée, soit près de 20 000 € par campagne de vendanges. Lors du dernier conseil communautaire, la vice-présidente Martine Boutillat a confirmé que cette dépense est intégralement prise en charge par la collectivité.
Autrement dit : ce sont les contribuables, via la Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM), qui paient à la place des responsables. Il faut reconnaître que cette démarche part d’un bon sentiment environnemental : éviter les dépôts sauvages. Mais derrière cette intention louable, demeure un problème de fond : la charge est injustement supportée par les habitants au lieu d’être assumée par les véritables responsables.
Responsabilités diluées, contribuables ponctionnés
Normalement, cette charge devrait incomber aux propriétaires des terrains privés sur lesquels sont ces campements. Mais, selon Franck Leroy, « il est très difficile de savoir à qui facturer ». En réalité, les maires connaissent parfaitement les propriétaires, ne serait-ce qu’à travers la géolocalisation des terrains inscrits au cadastre, document officiel consultable dans chaque mairie. Certains de ces terrains ont même fait l’objet de fermetures administratives, car des vendangeurs y étaient logés illégalement sous tente. L’exemple le plus parlant est celui de M. Abon, conseiller municipal d’Épernay et propriétaire d’un terrain occupé illégalement, qui a été contraint de démissionner de son mandat après la fermeture administrative d’un campement installé sur son terrain situé avenue de Champagne, à la sortie d’Epernay.
Complices par leur silence
Ce n’est pas seulement la responsabilité du président de l’Agglo, Franck Leroy. La plupart les maires des communes viticoles portent une responsabilité directe. En tant que premiers magistrats de leur commune, ils ont l’obligation de signaler aux services de police ces occupations illégales. Or, la réalité est tout autre : ils ferment les yeux. Leur inaction face à des situations connues de tous, alors même qu’ils disposent des moyens légaux pour identifier les propriétaires, les transforme en complices.
Franck Leroy et les élus : tolérance envers l’illégalité, attaques contre la CGT
Au lieu d’assumer la réalité des faits et de mettre les responsables face à leurs obligations, les élus locaux préfèrent laisser la facture aux habitants. Dans le même temps, Franck Leroy accuse la CGT Champagne, dans ses communications publiques, de « salir la Champagne ».
Nous lui retournons l’accusation : ce n’est pas la CGT qui salit la Champagne, mais les pratiques illégales tolérées, l’hébergement indigne des saisonniers et la complicité silencieuse des maires et de l’Agglo.
Un coût symbolique et politique
Financièrement, l’impact pour chaque habitant est minime. Mais politiquement et socialement, le symbole est fort. La facture est assumée collectivement par les contribuables, tandis que les véritables responsables — employeurs et propriétaires — échappent à toute sanction.
Ce système entretient la précarité, banalise l’hébergement indigne des saisonniers et déresponsabilise les acteurs économiques et politiques locaux.
La position de la CGT Champagne
Pour la CGT Champagne, c’est une question de principe. Nous exigeons que les maires et la communauté d’agglomération fassent preuve de transparence et de courage : il faut faire payer les propriétaires et les employeurs concernés, pas les contribuables.
Habitants de l’Agglomération d’Épernay, sachez que le montant de votre cotisation à la Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM) sert aussi à financer l’enlèvement des déchets produits dans certains campements illégaux. C’est une injustice sociale et politique que nous dénonçons et refusons de laisser perdurer.
Télécharger l’article : [Qui paie les déchets des vendanges ? Les contribuables !]
Sources
L’Union, 5 octobre 2025 : « Déjà la moitié du chemin parcouru vers le Cap zéro déchet » et encadré « Qui paie l’enlèvement des déchets des gens du voyage pendant les vendanges ? », rendant compte du conseil communautaire d’Épernay Agglo du 2 octobre 2025.
Lire aussi : Cas Abon, conseiller municipal d’Épernay, démissionnaire suite à la fermeture administrative d’un campement illégal installé sur son terrain [https://www.cgtchampagnereims.fr/alors-qui-salit-la-champagne/]