Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, visée par une plainte patronale. Une attaque politique contre la CGT et, au-delà, contre la liberté syndicale. © La CCGT.fr

✍️Par l’Intersyndicat CGT du champagne

📅 Publié le 08 décembre 2025

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En s’en prenant directement à Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, un puissant lobby patronal franchit un nouveau cap dans sa volonté de faire taire le syndicalisme de combat. Cette attaque judiciaire ne vise pas une personne isolée : elle s’en prend à l’ensemble de la CGT et, à travers elle, au droit fondamental de chaque travailleur à être défendu, organisé et représenté.

Ils attaquent la CGT parce qu’elle dérange

La CGT a appris avec stupéfaction la mise en examen de sa secrétaire générale, Sophie Binet, à la suite d’une plainte pour injures publiques déposée par l’association « Mouvement des entreprises de taille humaine indépendantes et de croissance », présidée par Sophie de Menthon. Dans le même temps, la station RTL est également mise en examen en tant que diffuseur des propos incriminés.

Cette procédure fait suite à une intervention de Sophie Binet sur RTL, le 31 janvier dernier, alors qu’elle était interrogée sur les déclarations de certains grands patrons relayées dans les médias sous couvert d’alerte sur la fiscalité et les réglementations. Des responsables économiques n’avaient pas hésité à expliquer que, pour pousser à la délocalisation, « c’est idéal », allant même jusqu’à affirmer que « ceux qui peuvent partir partent, et ils ont raison ».

Face à ces propos, la secrétaire générale de la CGT avait réagi en parlant d’une image, connue de tous, en déclarant : « les rats quittent le navire ». Une formule populaire, imagée, pour dénoncer une réalité brutale : le chantage à l’emploi, les fermetures de sites, la délocalisation comme stratégie patronale, et le désengagement assumé de certains grands groupes vis-à-vis de l’emploi en France.

Il est évident qu’il ne s’agissait en rien d’une injure personnelle, mais d’une expression symbolique visant des pratiques économiques destructrices. Transformer cette dénonciation sociale en affaire judiciaire relève d’une instrumentalisation grave du droit pour intimider une organisation syndicale et sa première responsable. Ce n’est pas un hasard.

Une procédure-bâillon orchestrée par les puissances d’argent

Derrière cette attaque judiciaire se cache un lobby patronal financé par le milliardaire d’extrême droite Édouard Stérin. Ce n’est pas une anecdote. C’est une donnée politique majeure. Il s’agit d’une offensive idéologique visant à imposer le silence à celles et ceux qui dénoncent la stratégie du capital : licencier, délocaliser, pressurer, puis faire porter la responsabilité au monde du travail.

Cette procédure constitue une tentative manifeste de judiciariser le débat social pour empêcher la critique des pratiques patronales. En clair, on cherche à empêcher un syndicat de jouer son rôle. À faire de l’intimidation judiciaire une arme politique. À transformer la dénonciation syndicale en délit.

Empêcher la CGT de parler librement des pratiques patronales, c’est s’attaquer frontalement à la liberté syndicale. Et la liberté syndicale est un pilier de la démocratie. Toute entrave à son exercice est une atteinte grave aux droits fondamentaux des travailleurs.

Une escalade inquiétante contre le syndicalisme

Cette affaire n’est pas un fait isolé. Elle s’inscrit dans une dynamique dangereuse. En deux ans, c’est la cinquième procédure judiciaire visant un membre du bureau confédéral de la CGT. Sur le terrain, les militants subissent pressions, entraves, discriminations, intimidations disciplinaires, voire licenciements. La répression syndicale devient plus sournoise, plus juridique, plus institutionnalisée.

Derrière ces attaques, il y a un objectif clair : faire peur. Décourager l’engagement. Faire taire les voix dérangeantes. Réduire les syndicats à l’impuissance.

Mais cette stratégie échouera.

La CGT ne se laissera pas bâillonner

La CGT réaffirme avec force qu’elle ne se laissera jamais intimider. Ni détourner de son rôle. Ni museler dans ses prises de parole. Elle continuera de dénoncer les abus patronaux, de défendre les droits collectifs, de porter l’exigence de justice sociale et de protéger les salariés contre l’arbitraire.

Plus que jamais, les libertés syndicales doivent être défendues, soutenues et renforcées. Elles ne sont pas un privilège : elles sont une nécessité démocratique. Lorsqu’on attaque un syndicat, c’est l’ensemble du monde du travail que l’on attaque.

La CGT Champagne apporte son soutien total et inconditionnel à Sophie Binet et à la confédération CGT. Cette attaque appelle une réponse collective, massive, déterminée. Face aux pressions et aux procès-bâillons, notre réponse restera la même : l’unité, la solidarité et la lutte.

On ne fera pas taire la CGT !

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Source :

Article CGT nationale, « On ne fera pas taire la CGT et sa secrétaire générale ! », publié le 5 décembre 2025