Conclave des retraites : La CGT quitte les concertations

Retraites : la CGT dénonce une réforme injuste et dévoile les vérités cachées de votre fiche de paie

Le 21 mars 2025, en direct dans RTL matin, Sophie Binet, invitée de Thomas Sotto, a expliqué pourquoi la CGT quittait les concertations sur les retraites. Ce départ n’est pas une posture : il fait suite à la fermeture du dialogue par le gouvernement, qui refuse d’aborder la question centrale de l’âge de départ à 62 ans.

Cette réforme, en place depuis un an, produit déjà des effets destructeurs : fin de carrière chaotique, allongement de la précarité, décrochage social pour des millions de personnes. Pire encore, le patronat pousse pour aller plus loin et impose toujours les mêmes sacrifices… aux salariés.

Face à cela, la CGT rappelle qu’il existe des alternatives solides :

• L’égalité salariale entre les femmes et les hommes
• La taxation des revenus financiers des entreprises
• La hausse des salaires et leur reconnaissance réelle

Prochaine date de mobilisation à retenir :

• 3 avril : action des fonctionnaires en défense du service public et contre la réforme

Retraites : tout part de votre fiche de paie

La fiche de paie n’est pas un simple récapitulatif de salaire. Elle est le reflet de notre contrat social, et c’est là que s’expriment les grandes orientations économiques et politiques. En comprendre le sens, c’est se donner les moyens de défendre ses droits.

Cotisations sociales : le socle solidaire

Les cotisations ne sont pas des charges : elles financent nos droits. Elles permettent à chacune et chacun d’accéder à la santé, à la retraite, au chômage, aux congés parentaux, à la prévoyance. C’est un pilier du modèle social français, fondé sur la solidarité.

Exonérations : un système à bout de souffle

Depuis 30 ans, les exonérations de cotisations sociales se sont multipliées au bénéfice des employeurs, sans effet mesurable sur l’emploi. En revanche, leur impact sur le financement des droits sociaux est considérable. Ces exonérations sont souvent compensées par l’impôt… payé par les salariés eux-mêmes.

Primes non cotisées : un miroir aux alouettes

Les primes comme l’intéressement ou la participation ne sont pas prises en compte pour le calcul de la retraite. Si elles peuvent améliorer un revenu à court terme, elles privent les salariés de droits futurs. La CGT revendique un véritable salaire socialisé plutôt que des rémunérations déconnectées des protections collectives.

CSG : une fiscalisation inquiétante

Prélevée sur les revenus, la CSG ne crée aucun droit. Elle se substitue de plus en plus aux cotisations sociales, affaiblissant le lien direct entre travail et protection sociale. Cette évolution favorise une logique d’individualisation, contraire à l’esprit de la Sécurité sociale.

Qualifications et déroulement de carrière : des freins structurels

La non-reconnaissance des qualifications et le blocage des carrières nuisent au financement du système. Les salariés sous-payés cotisent moins et voient leurs droits réduits. Cela concerne en particulier les métiers féminisés. La CGT demande une revalorisation des grilles et une transparence salariale.

Fin de carrière : une précarité organisée

Le recul de l’âge de départ, combiné à des règles plus strictes sur l’assurance chômage, plonge les seniors dans la précarité. La réalité, c’est qu’un salarié sur deux n’est déjà plus en emploi à 62 ans. L’espérance de vie en bonne santé stagne à 64 ans. Travailler plus, c’est souvent vivre moins bien.

Une fiche de paie est un outil politique

Chaque ligne effacée ou compressée est un droit en moins. Derrière les chiffres, il y a un projet de société : celui d’un affaiblissement de la solidarité. La CGT rappelle qu’il est urgent de reprendre la main sur ces enjeux fondamentaux.

Conclusion

Ce double éclairage de la CGT met en évidence deux dimensions inséparables : l’urgence d’un combat contre une réforme injuste, et la nécessité de repenser notre modèle social sur le long terme.

Derrière les attaques contre les retraites se cache une volonté politique : substituer un système fondé sur la solidarité par un modèle individualiste et incertain. Refuser cette logique, c’est défendre des droits concrets, un projet de société plus juste, et un avenir digne pour toutes et tous.

Il n’est pas trop tard pour agir. La CGT appelle à la mobilisation et met à disposition des outils pour comprendre, convaincre et construire le rapport de force nécessaire.

Vidéo à voir

L’interview de Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, invitée de Thomas Sotto dans RTL matin, le 21 mars, dans lequel elle revient sur les raisons du départ de la CGT des concertations et rappelle qu’il est possible – et nécessaire – d’abroger cette réforme.