Le cortège de 500 manifestants dans les rues d’Épernay, entre banderoles, slogans, sono et feux de bengale. © CGT champagne
Ils étaient 500 à défiler ce jeudi 2 octobre dans les rues d’Épernay. Après un discours combatif de l’Union Locale CGT, les manifestants ont occupé le centre-ville, rejoints par les congressistes de l’UD CGT de la Marne. Entre slogans, musique, pétards et feux de bengale, la mobilisation a pris des allures de démonstration de force.
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Une mobilisation large et déterminée
Ce jeudi 2 octobre, l’Union Locale CGT d’Épernay appelait à la mobilisation contre la politique d’austérité et pour la justice sociale. Plus de 500 manifestants (contre 850 lors de la précédente mobilisation) ont répondu présents, se rassemblant en milieu de matinée sur la place Carnot. À l’échelle des plus grosses villes de la Marne, la journée a rassemblé environ 1 000 personnes à Reims selon la CGT et la police (contre 2 000 le 18 septembre) et environ 300 à Châlons-en-Champagne (contre 650 à 900 le 18 septembre).
Bien que les chiffres soient en recul, la manifestation d’Épernay a gagné en force grâce à la tenue simultanée du congrès de l’Union Départementale CGT de la Marne au Palais des Fêtes. Les congressistes, après leurs premiers débats internes sur les perspectives syndicales, ont rejoint en nombre le cortège. Cette convergence a donné une ampleur particulière à la journée, traduisant la volonté de l’ensemble des syndicats de la Marne de peser ensemble dans le rapport de force social.
Le discours de David Chenal : une dénonciation de l’austérité
Avant que le cortège ne s’élance, David Chenal, secrétaire général de l’Union Locale CGT d’Épernay, a pris la parole devant les manifestants. Dans un discours offensif, il a d’abord pointé la stagnation des salaires et la dégradation des conditions de travail. Il a rappelé que cette situation n’était pas une fatalité mais bien le fruit de choix politiques assumés : « quand on supprime l’ISF, on prive l’État de 4,5 milliards d’euros par an », a-t-il martelé, avant de dénoncer les mesures d’affichage qui cherchent à masquer l’injustice fiscale et sociale.
David Chenal a dressé un constat sévère : retraites repoussées à 64 ans, franchises médicales augmentées, suppressions de postes dans la fonction publique, budgets amputés pour les services publics. Tout concourt, selon lui, à affaiblir le modèle social au profit des plus riches et des actionnaires. Il a dénoncé cette logique d’austérité qui fait peser sur les travailleurs le coût des politiques menées, alors même que les dividendes versés aux actionnaires atteignent des sommets historiques.
Le leader syndical a insisté sur la nécessité d’un véritable partage des richesses : des salaires décents, des retraites dignes, des services publics renforcés et une sécurité sociale protectrice pour toutes et tous. « Sans les travailleurs, rien ne fonctionne », a-t-il martelé, en rappelant que ce sont eux qui font tourner l’économie, les entreprises, les services publics et la vie associative.
Son intervention s’est conclue par un appel à la mobilisation, à l’unité et à l’action syndicale. Pour lui, seule l’organisation collective permet d’imposer d’autres choix que ceux dictés par la finance et le patronat. Les manifestants, rassemblés sur la place Carnot, ont applaudi vivement, galvanisés par cette prise de parole qui a donné le ton de la journée.
Une manifestation bruyante et colorée
Après ce discours, le cortège s’est élancé dans les rues du centre-ville d’Épernay. Les manifestants ont battu le pavé avec détermination, derrière les banderoles rouges. La manifestation était bruyante, animée par des slogans repris en chœur, des pétards claquant dans les rues, une sono tonitruante qui diffusait chants de lutte et musiques militantes, et même un feu de bengale rouge vif qui a illuminé le défilé.
La mobilisation a pris une dimension particulière grâce à la présence du rappeur Châlonnais Deinos MC, qui a apporté une note musicale et combative à la manifestation. Il a chanté plusieurs morceaux place Carnot avant le départ, puis de nouveau lors d’un arrêt place de la République. Ses paroles, mêlant énergie musicale et conscience sociale, ont trouvé un large écho auprès des manifestants, qui l’ont accompagné en frappant des mains et en reprenant certains refrains.
Cette animation a donné un souffle particulier à la manifestation, montrant que la lutte syndicale sait aussi s’ouvrir à la culture populaire et à la créativité pour porter ses messages.
Une étape dans la continuité des luttes
Au-delà du nombre, cette mobilisation illustre la continuité des luttes menées par la CGT face aux attaques contre le monde du travail. Les salariés présents ont affirmé une fois encore qu’ils refusaient de travailler plus longtemps pour gagner moins, qu’ils rejetaient la réduction des droits sociaux et la casse des services publics.
Pour beaucoup, cette journée est perçue comme une étape supplémentaire dans un mouvement social plus large qui traverse la France. La manifestation d’Épernay a ainsi contribué à envoyer un signal clair : le monde du travail reste debout et déterminé à ne pas céder face à l’austérité.
Une CGT ancrée dans le quotidien des travailleurs
En rejoignant la manifestation depuis leur congrès, les syndicats de la Marne ont rappelé que leur engagement ne se limite pas aux débats en salle mais qu’il se construit dans l’action, au contact direct des salariés. L’Union Locale CGT d’Épernay, comme l’a souligné David Chenal dans son discours, entend rester un outil au service des travailleurs, pour défendre leurs droits mais aussi pour conquérir de nouveaux acquis.
La journée du 2 octobre aura montré une CGT ancrée dans le quotidien, capable de rassembler et de mobiliser au-delà de ses rangs habituels, en associant revendications sociales, luttes syndicales et expressions culturelles.
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