Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, rappelle sur BFMTV que l’urgence n’est pas l’avenir de François Bayrou, mais celui des travailleurs et travailleuses.

✍️ Par l’Intersyndicat CGT du champagne

📅 Publié le 27 août 2025

⏱️Temps de lecture 6 minutes

François Bayrou a choisi de faire de son plan d’austérité un acte de foi politique, quitte à précipiter la chute de son gouvernement. Mais comme le rappelle Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT : « Ce qui nous intéresse ce n’est pas l’avenir de François Bayrou mais notre avenir à nous les travailleur·euses. »Derrière la bataille parlementaire et les spéculations médiatiques, c’est bien le quotidien de millions de salarié·es, retraité·es, précaires, jeunes et privés d’emploi qui se joue. Le budget Bayrou n’est pas une manœuvre technique : c’est un plan d’appauvrissement généralisé. La CGT appelle à ne pas se laisser distraire par le feuilleton politique, mais à construire la riposte sociale.

Le cœur du problème : un budget contre le monde du travail

Le projet présenté par François Bayrou prévoit près de 44 milliards d’euros de coupes, dont la suppression de deux jours fériés, le gel des allocations sociales et des pensions, la réduction des droits au chômage, et le gel en euros constants du salaire des fonctionnaires. Autrement dit, un budget qui frappe en priorité celles et ceux qui vivent de leur travail.

Le gouvernement justifie ces sacrifices au nom du redressement budgétaire et de la confiance des marchés financiers. Mais cette logique repose toujours sur le même mécanisme : faire payer la crise à ceux qui n’en sont pas responsables. Pendant que les dividendes du CAC 40 atteignent des sommets, le budget Bayrou veut que les salariés travaillent plus, gagnent moins et vivent moins dignement.

211 milliards d’euros pour les entreprises… sans contreparties

Pour rappel, une commission d’enquête du Sénat a révélé que les aides publiques aux entreprises représentent au moins 211 milliards d’euros par an. Allègements de cotisations sociales, subventions, exonérations fiscales… Un flux massif d’argent public, versé sans contrôle ni conditions, et sans exigence de contreparties sociales, fiscales ou écologiques.

Ces 211 milliards ne comprennent même pas toutes les aides locales et européennes. Autrement dit, pendant que le gouvernement demande aux travailleurs de se serrer la ceinture, les caisses de l’État continuent de s’ouvrir grand pour les entreprises, dans la plus totale opacité.

C’est bien cette contradiction que la CGT dénonce : pourquoi réclamer des sacrifices aux salariés quand des milliards sont distribués aux patrons sans contreparties ?

La phrase clé de Sophie Binet : remettre la focale au bon endroit

Sur le plateau de BFMTV, Sophie Binet a résumé l’enjeu d’une formule qui résonne avec force : « Ce qui nous intéresse ce n’est pas l’avenir de François Bayrou mais notre avenir à nous les travailleurs et les travailleuses. »

Ce rappel est essentiel. Car les médias dominants mettent l’accent sur le suspense politique : Bayrou tiendra-t-il ? Survivra-t-il à la motion de censure ? Va-t-il dissoudre l’Assemblée ? Ces questions ne sont pas secondaires, mais elles ne doivent pas occulter l’essentiel : le contenu du budget, ses conséquences concrètes, les vies brisées qu’il prépare. Pour la CGT, le vrai sujet n’est pas le destin personnel d’un Premier ministre, mais celui de millions de travailleurs et travailleuses qui voient leur avenir hypothéqué.

📺 Retrouvez l’interview complète de Sophie Binet par BFMTV en vidéo en bas de cet article.

Des mesures injustes et dangereuses

Le site unitaire stopbudgetbayrou.fr détaille les mesures les plus choquantes :

  • Suppression de deux jours fériés, équivalant à une baisse déguisée du salaire horaire.
  • Gel des allocations sociales (RSA, AAH, logement, bourses) entraînant une perte de pouvoir d’achat pour les plus fragiles.
  • Gel des pensions, qui appauvrit les retraité·es.
  • Fusion des aides sociales dans une allocation unique risquant d’exclure des milliers de foyers.
  • Réduction de la durée et du montant des allocations chômage.
  • Maintien de la réforme des retraites à 64 ans.
  • Suppression de postes de fonctionnaires et budgets amputés pour l’hôpital, l’école, l’université, la culture.

Chacune de ces mesures affaiblit les protections collectives et renforce les inégalités. Ensemble, elles composent un plan d’austérité qui risque de précipiter la France dans une crise sociale majeure.

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Une opposition sociale et syndicale qui s’organise

La CGT, Force Ouvrière et d’autres organisations dénoncent déjà ce plan et appellent à la mobilisation. Le 10 septembre, un mouvement citoyen baptisé « Bloquons tout » appelle à un blocage national. La CGT rappelle sa vigilance : si cette initiative témoigne de la colère légitime du peuple, elle souligne aussi que seule l’unité des syndicats, des associations et des salariés permettra de transformer cette colère en rapport de force.

D’ores et déjà, plusieurs secteurs se mobilisent : grève à Radio France, actions prévues à l’AP-HP et dans l’énergie. Les luttes montent, et elles peuvent converger. Car l’urgence est là : défendre les salaires, les emplois, les services publics, et refuser un budget qui sacrifie l’avenir des travailleurs.

Derrière la politique spectacle, la réalité des vies

Il est frappant de constater que les marchés financiers suivent chaque rebondissement de la crise gouvernementale comme un feuilleton, faisant monter ou descendre les taux d’intérêt au gré des sondages et des rumeurs. Mais pour les familles populaires, il n’est pas question de spéculation abstraite : il s’agit de savoir si elles pourront boucler leurs fins de mois, payer leur logement, se soigner, offrir un avenir à leurs enfants.

L’austérité n’est pas une donnée technique : c’est une violence sociale. Et cette violence, la CGT refuse qu’elle s’impose comme une fatalité. L’histoire récente l’a montré : quand les salariés se mobilisent, rien n’est écrit d’avance. C’est par la lutte collective que l’on peut empêcher ce budget de passer.

Conclusion : notre avenir vaut plus que le leur

La crise politique actuelle est peut-être la plus grave depuis plusieurs décennies. Mais pour la CGT, la priorité n’est pas de commenter la survie ou la chute d’un Premier ministre. Elle est de défendre l’avenir des travailleurs et travailleuses, face à un budget qui veut leur faire porter seuls le poids des sacrifices.

C’est pourquoi la phrase de Sophie Binet doit être entendue comme un appel clair : « Ce qui nous intéresse ce n’est pas l’avenir de François Bayrou mais notre avenir à nous les travailleur·euses. »

Cet avenir, c’est celui de la justice sociale, des salaires dignes, de services publics renforcés et de droits collectifs intangibles. Cet avenir, nous ne l’attendrons pas : nous le construirons par nos luttes, ensemble.

👉 Dès ce vendredi 29 août 2025, répondons présent lors de l’inauguration de la Foire de Châlons par François Bayrou. L’intersyndicale CGT, FO, UNSA, FSU et Solidaires appelle à la grève et à la manifestation départementale, rendez-vous à 9h30 devant le Capitole à la Foire de Châlons-en-Champagne.

Télécharger le tract de l’appel à la grève et à la manifestation départementale du 29 août à Châlons en Champagne

📺 l’interview complète de Sophie Binet par BFMTV