Le 2 décembre, la CGT appelle à une mobilisation massive contre les reculs sociaux et le budget d’austérité. © IA CGT champagne
✍️Par l’Intersyndicat CGT du champagne
📅 Publié le 26 novembre 2025
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Alors que le gouvernement impose un budget d’austérité brutal, que les salaires stagnent, que les services publics sont sacrifiés et que la réforme des retraites reste gravée dans la loi, la colère monte dans tout le pays. Le 2 décembre, la CGT appelle à une mobilisation massive pour refuser le passage en force, défendre nos droits et imposer une autre répartition des richesses. Dans la Marne comme ailleurs, il est temps de faire entendre la voix de celles et ceux qui travaillent, produisent et font vivre ce pays.
Un budget contre le monde du travail
Le 2 décembre prochain, un nouveau rendez-vous de lutte est fixé partout en France.
La CGT appelle l’ensemble des salariés, retraités, jeunes et privés d’emploi à se mobiliser contre un budget d’austérité qui organise l’appauvrissement du plus grand nombre pendant que les grandes entreprises et les plus riches continuent de prospérer.
Cette journée de grève et de manifestation s’inscrit dans un combat plus large : celui pour l’abrogation complète de la réforme des retraites, l’augmentation des salaires et la défense des services publics.
Invitée le 12 novembre sur RMC et BFM TV, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a rappelé sans détour que le vote récent à l’Assemblée nationale ne constitue pas une suspension de la réforme des retraites, mais un simple décalage. Le recul de trois mois accordé à quelques générations ne change rien au fond : l’âge légal de départ reste fixé à 64 ans dans la loi. Pour la CGT, il n’y a pas d’ambiguïté possible : seule l’abrogation complète de la réforme est acceptable, avec le retrait des 64 ans pour toutes et tous. À défaut, la Confédération exige l’organisation d’un référendum afin que le peuple puisse enfin se prononcer sur une réforme largement rejetée.
Pendant que le gouvernement prétend qu’il n’y aurait pas d’argent pour les salaires, les retraites ou l’hôpital, une réalité incontournable doit être rappelée : depuis 2017, les entreprises bénéficient chaque année de près de 40 milliards d’euros de baisses d’impôts. Dans le même temps, les dividendes explosent, les droits des travailleurs sont attaqués et les services publics sont étranglés. Le problème n’est pas un manque d’argent, mais bien des choix politiques assumés : ceux de protéger les profits et de faire payer la crise à celles et ceux qui travaillent.
Le budget actuellement en discussion est une machine à fabriquer de l’injustice sociale. Il prévoit notamment la suppression de 3 000 postes dans la Fonction publique, affectant directement l’Éducation nationale, France Travail, les Finances publiques et la Sécurité sociale. Les salaires des agents publics sont gelés, alors qu’en vingt ans ils ont déjà perdu près de 23 % de pouvoir d’achat en euros constants. Les budgets des services publics locaux, des universités, de la culture, de la santé et de l’action sociale sont, eux aussi, rognés avec des conséquences dramatiques pour la population.
Dans le même temps, ce sont les malades qui sont mis à contribution avec le doublement des franchises médicales pouvant atteindre jusqu’à 350 euros par an, l’augmentation des cotisations de complémentaire santé et l’explosion des dépassements d’honoraires. Les droits des salariés sont attaqués frontalement avec la limitation à 15 jours des arrêts maladie, et à quatre mois pour les accidents du travail et maladies professionnelles. Quant aux retraités et aux allocataires, ils sont directement visés par la perspective d’une « année blanche » jusqu’en 2030, avec le gel des pensions et de l’ensemble des prestations sociales, des APL aux allocations familiales, de l’AAH au RSA en passant par les bourses étudiantes. Malgré les annonces gouvernementales, aucune garantie sérieuse n’est aujourd’hui apportée.
Les hôpitaux et les Ehpad voient leurs budgets diminuer encore, alors même que les fermetures de lits se multiplient et que le personnel est à bout. Les familles sont également frappées par une baisse annoncée des allocations pour les enfants de plus de 14 ans, ajoutant une pression supplémentaire dans un contexte d’inflation durable. Pendant ce temps, les aides publiques versées aux entreprises atteignent des records sans aucune contrepartie sérieuse en matière d’emplois ou de salaires. Les dividendes battent des sommets, les grandes fortunes continuent de s’enrichir et les inégalités explosent.
La CGT le rappelle avec force : notre travail crée les richesses, mais celles-ci sont confisquées par une minorité. Ce pays n’est pas pauvre, il est profondément injuste.
En Champagne, la même injustice, la même colère
Dans la filière Champagne, cette politique d’austérité n’a rien de théorique. Elle se traduit chaque jour par des salaires qui stagnent, des NAO insuffisantes, des primes qui disparaissent et une reconnaissance du travail repoussée sans cesse. Alors que notre filière génère une richesse considérable, les salariés voient leur pouvoir d’achat se dégrader pendant que les résultats financiers des groupes prospèrent. Sur le terrain, les effets sont visibles : sous-effectifs persistants, recours massif à la sous-traitance, conditions de travail dégradées, contrats précaires qui se multiplient et pression accrue durant les périodes clés.
Le discours patronal reste le même, fait de compétitivité et de prudence affichée, tandis que les dividendes continuent de tomber. Cette contradiction n’est plus supportable.
La pénibilité progresse, les accidents et maladies professionnelles s’installent durablement, l’usure physique et psychologique devient la norme pour trop de salariés. Et dans ce contexte, il faudrait encore travailler plus longtemps avec la réforme des retraites, comme si les corps n’existaient plus, comme si la réalité du travail n’avait plus aucune importance.
Le 2 décembre, la Champagne se lève pour dire stop. Stop à la politique du mépris, stop aux sacrifices imposés à ceux qui produisent, stop au pillage des richesses par une minorité. Nous exigeons des augmentations générales de salaires, l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, la conditionnalité des aides publiques et une véritable réforme fiscale mettant à contribution les plus riches.
Le 2 décembre, nous faisons le choix du rapport de force
Ils n’ont jamais rien concédé sans mobilisation. Ils n’écoutent que ce qui pèse. Ils ne reculeront que si nous sommes nombreux, déterminés et visibles.
Le 2 décembre, faisons de cette journée une démonstration collective. En grève et en manifestation, faisons entendre une autre voix que celle de l’austérité. Levons-nous pour nos salaires, nos retraites, nos droits et pour des services publics à la hauteur des besoins.
Tout se joue maintenant !
