Le 02 décembre 2025, CGT, Solidaires et FSU appellent à construire un large mouvement social contre l’austérité et pour les salaires. © IA CGT champagne
✍️Par l’Intersyndicat CGT du champagne
📅 Publié le 19 novembre 2025
⏱️Temps de lecture 6 minutes
Face à un budget d’austérité qui attaque frontalement les salaires, les services publics, les retraites et la protection sociale, les organisations syndicales CGT, Solidaires et FSU appellent à une mobilisation nationale massive le 2 décembre. Le gouvernement veut faire payer la crise aux travailleurs, aux jeunes, aux retraités et aux familles, tandis que les dividendes explosent et que les plus riches sont protégés. Pour stopper cette régression historique et imposer un changement de cap, une seule réponse est à la hauteur : la grève et la rue. Le 2 décembre doit être un moment de force, d’unité et de détermination.
Un budget qui affaiblit les travailleurs et démantèle les services publics
Les premières semaines de débat parlementaire sur le budget montrent un fil conducteur inquiétant : le gouvernement poursuit une politique d’austérité qui pénalise directement le monde du travail, tout en préservant les intérêts économiques les plus puissants.
Malgré les mobilisations du mois de septembre, qui ont déjà permis d’obtenir des reculs importants comme l’abandon du vol de deux jours fériés ou le report de la réforme des retraites, le budget continue d’empiler les attaques.
Les mesures prévues sont particulièrement graves.
- Suppression de 3000 postes dans la fonction publique, notamment dans l’Éducation nationale, les Finances publiques, les organismes de Sécurité sociale et France Travail.
- Gel du point d’indice, entraînant une perte cumulée de 23 % du pouvoir d’achat des agents publics en vingt ans.
- Réduction des moyens pour les universités, les collectivités territoriales, la santé, la culture, l’action sociale et les associations.
- Doublement des franchises médicales, pouvant atteindre 350 euros par personne, et augmentation du poids financier des complémentaires santé.
- Explosion des dépassements d’honoraires, au détriment de l’accès aux soins. Limitation des arrêts maladie à 15 jours et réduction des droits liés aux accidents du travail et aux maladies professionnelles.
- Risque de gel des pensions, des aides au logement, des allocations familiales, de l’AAH, des bourses étudiantes et du RSA. Baisse du budget des hôpitaux et des Ehpad, déjà au bord de l’asphyxie.
À cela s’ajoute un constat particulièrement alarmant : alors que les féminicides augmentent, aucune mesure budgétaire ambitieuse n’est prévue pour renforcer la lutte contre les violences faites aux femmes.
Ce budget n’est pas un accident : il s’inscrit dans une logique de réduction permanente des droits sociaux, de compression des dépenses publiques et de dérégulation au profit du marché.
Un pays où les richesses existent, mais ne sont pas partagées
Le gouvernement justifie ses choix par la nécessité de faire des économies. Pourtant, la réalité démontre exactement l’inverse : le pays n’a jamais produit autant de richesses.
Les dividendes versés aux actionnaires ont augmenté de 50 % en cinq ans. Les bénéfices des entreprises du CAC 40 battent des records historiques. Les 500 familles les plus riches détiennent à elles seules 40 % de la richesse nationale. Les entreprises bénéficient de 211 milliards d’euros d’aides publiques chaque année, sans contrôle ni condition.
Dans le même temps, les travailleurs s’appauvrissent.
Les salaires stagnent alors que les prix explosent. Un salarié sur deux gagne moins de 2190 euros nets par mois. Dans le public, vingt ans de gel du point d’indice ont laminé le pouvoir d’achat. Dans le privé, les augmentations négociées lors des NAO ne rattrapent pas l’inflation.
L’Assemblée nationale a même rejeté la taxation des milliardaires (taxe Zucman), pourtant indispensable pour rétablir un minimum de justice fiscale. Cette décision, soutenue par l’extrême droite, illustre le choix politique assumé : protéger les grandes fortunes plutôt que les travailleurs.
Nous sommes face à un modèle où l’effort national repose toujours sur les mêmes, tandis que les profits se concentrent au sommet.
Les mobilisations paient : il faut maintenant aller plus loin
Les actions et mobilisations menées depuis septembre ont déjà montré leur force. Plusieurs reculs du gouvernement n’auraient jamais eu lieu sans la mobilisation collective. C’est une preuve que lorsque les travailleurs se rassemblent, le rapport de force change. Mais ces premières victoires ne suffisent pas. Le calendrier parlementaire fait du début du mois de décembre un moment crucial : le débat budgétaire se poursuit jusqu’à mi-décembre, et tout peut encore basculer. C’est le moment d’intensifier la pression sociale.
Les organisations CGT, Solidaires et FSU appellent donc les travailleurs, les jeunes, les retraités et les privés d’emploi à rejoindre massivement la grève et les manifestations du 2 décembre. Il s’agit d’un moment déterminant pour défendre les salaires, la justice fiscale, les droits sociaux et les services publics, mais aussi pour imposer une autre vision de la société.
Ce que nous portons ensemble
Les organisations signataires partagent des revendications claires et cohérentes pour sortir de l’austérité et redonner de la dignité au monde du travail :
Augmentation générale des salaires dans le public et dans le privé. Revalorisation du SMIC à 2000 euros brut. Indexation des salaires sur l’inflation. Égalité salariale réelle entre les femmes et les hommes. Conditionnement des aides publiques aux entreprises à des créations d’emplois, des hausses de salaires et des engagements sociaux. Mise en place d’une taxation du patrimoine des ultra-riches. Renforcement des services publics, indispensables à la cohésion sociale. Ces revendications sont à la fois sociales, économiques et démocratiques. Elles visent un modèle où la richesse profite à celles et ceux qui la produisent.
En Champagne : un appel unitaire à la mobilisation
La Champagne n’est pas épargnée par cette politique d’austérité : stagnation des salaires dans les maisons de Champagne, précarité dans les vignes, sous-traitance, précarité, intensification des tâches, réduction des équipes et baisse des moyens dans de nombreux services. Les organisations CGT, Solidaires et FSU appellent l’ensemble des salariés de la filière, des services, des collectivités et du territoire à se joindre à la mobilisation nationale du 2 décembre.
Les tracts locaux, ainsi que les lieux et horaires précis des manifestations à Épernay et à Reims, seront communiqués très prochainement. Nous invitons chacun à se tenir prêt et à diffuser largement l’information.
Le 2 décembre : une journée pour relever la tête
Le 2 décembre doit être une journée de dignité collective. Un moment où le pays rappelle que l’avenir ne se construit pas contre les travailleurs mais avec eux.
Nous appelons tous les salariés, jeunes, retraités, privés d’emploi et citoyens attachés à la justice sociale à se rassembler, à débattre, à se mobiliser, à participer aux assemblées générales dans les entreprises et à aller massivement dans la rue.
Aucune fatalité ne pèse sur les choix budgétaires. Ce qui manque, ce n’est pas l’argent, ce sont les priorités.
Le 2 décembre, faisons entendre nos voix. Faisons reculer l’austérité. Imposons un autre partage des richesses. Ensemble, changeons le rapport de force.
Télécharger l’article : Le 2 décembre : unis contre l’austérité, déterminés pour nos salaires et nos droits
Sources
– Appel intersyndical national du 6 novembre 2025 (CGT – Solidaires – FSU)
– Tract intersyndical sur le budget d’austérité
