A l’appel de la CGT, 85 % des salariés du vignoble Vve Clicquot en grève, soutenus par l’Intersyndicat CGT du chamapgne, se sont rassemblés autour d’un Barbecue géant à Verzy, le 14 mars 2024. ©photo CGT Champagne

Une bonne centaine de salariés des vignobles de Veuve-Clicquot ont manifesté leur colère envers la direction pour son absence de réponse à leurs revendications, ce jeudi 14 mars, à Verzy, à l’appel de leur syndicat CGT.

Cette fois, les salariés venus des 10 vignobles répartis sur Avize, Verzenay et sur le massif de saint Thierry n’étaient plus seuls dans la bataille. Ils ont été rejoints par leurs collègues du site de production Vv Clicquot/Krug. Ils ont également eu le soutien de nombreux de délégués syndicaux de Moët&Chandon, le second établissement de la société MHCS à Epernay, mais aussi d’autres élus CGT de grandes maisons à l’appel de l’Intersyndicat CGT du champagne

Chaque dimanche, vous recevrez un pain au chocolat. Voilà la seule proposition que leur a fait la direction de Veuve-Clicquot en réponse aux revendications qu’ils tentent vainement de faire remonter depuis 3 semaines : primes de gratification de 8,5 euros par jour, primes d’équipe lorsque les salariés travaillent de 5 h à 13 heures, augmentation du temps de travail des CD2i de 72 à 80 % et création de dix emplois supplémentaires.

Kévin Beaulieu délégué syndical CGT du vignoble Clicquot explique que dès la première négociation annuelle obligatoire (NAO) spécifique au vignoble en novembre dernier, « la direction a tout balayé ; en dix ans de syndicat, c’est la première fois que je voyais ça »

Face à cette situation de blocage, environ 85 % des vignerons de Veuve-Clicquot sont entrés en grève fin février, à raison d’une heure par jour, trois fois par semaine.

À l’appel de la CGT du vignoble Vve Clicquot, soutenu par de l’Intersyndicat CGT du champagne, les salariés sont allés un peu plus loin, en organisant un barbecue géant devant les bureaux de la direction, ce jeudi 14 mars, à Verzy.

Les NAO communes au vignoble et la production, lancées lundi dernier pour l’ensemble des membres de l’entreprise, vont se poursuivre le 19 mars. Dans ce contexte explosif Johnny Goudard, secrétaire du comité d’entreprise chez Veuve-Clicquot, clame : « on demande 4,9 %, d’augmentation générale des salaires, plus 0,8 % au titre des bénéfices records qui s’élèvent à 217 millions d’euros pour l’année 2023 ».

« on les a prévenus que dans un mois et demi, si on ne trouve pas de terrain d’entente, on ne fera pas les traitements au vignoble. Ce qui veut dire qu’il n’y aura pas de récoltes. Ce n’est pas mon souhait d’en arriver là, ce n’est jamais arrivé à l’échelle de Veuve-Clicquot » Kévin Beaulieu.

Les salariés réclament également des véhicules de fonction pour aller travailler sur les parcelles : « on n’en a pas dès qu’on sort de notre secteur »réagit un tractoriste à Avize. « on en a marre. On est tous les jours dehors par tous les temps. Si on n’était pas là, il n’y aurait pas de champagne sur la table ».

La direction fera une proposition le 19 mars, mais les salariés déterminés l’affirment « la tension risque fort de monter d’un cran en fonction de l’issue de la prochaine réunion de NAO.

La plupart d’entre eux ont encore en mémoire la grande de grève en 2016. Elle avait duré près de trois mois et la détermination affichée par les personnes rencontrées sur place ce jeudi laisse à penser qu’elles semblent prêtes à faire durer le mouvement plus longtemps, si besoin.

Peu confiant envers les premières réponses de la direction aux revendications déposées le lundi 11 mars dernier, l’ex-délégué syndical CGT Vve de l’établissement Vve Clicquot/Ruinart, Robert Mastri, déclarait d’ores et déjà « le personnel administratif et le personnel de la production observeront une heure de grève par jour dès le mercredi 20 mars ».

Le secrétaire général de l’Intersyndicat CGT du champagne au soutien du conflit chez Clicquot, déclare «  cette situation de crise risque de s’étendre au deuxième établissement de la société MHCS : Moët&Chandon/Ruinart, mais aussi dans de nombreuses autres maisons de champagne compte tenu des 4 % d’augmentation des salaires accordés par l’UMC au 1er janvier 2024 alors que l’inflation moyenne de l’année 2023 est de 4,9%. C’est un facteur irritant pour l’ensemble des salariés, car d’une part, le chiffre d’affaires de la profession se maintient à 6,3 Milliards d’euros malgré une baisse des ventes de l’ordre de 25 millions de bouteilles et d’autre part, la marge économique des maisons de champagne a progressé de 45 % au cours de 3 dernières années ».

La grève dans le vignoble Vve Clicquot est elle le prémisse d’un conflit général ?

A voir aussi : 

La tension monte chez Vve Cliquot

Extrait du JT ICI 19/20 – Champagne-Ardenne Émission du jeudi 14 mars 2024 (voir la vidéo ci-dessous)