Épernay, 2 décembre 2025 – Discours du secrétaire général de l’Union Locale CGT d’Épernay devant le fourgon et le ballon de l’Intersyndicat CGT du Champagne, avant le départ de la manifestation dans les rues du centre-ville malgré le froid. © CGT champagne
✍️Par l’Intersyndicat CGT du champagne
📅 Publié le 02 décembre 2025
⏱️Temps de lecture 4 minutes
Environ une centaine de personnes se sont rassemblées ce mardi 2 décembre à Épernay à l’appel de la CGT pour dire non au budget d’austérité et oui à une autre répartition des richesses. Malgré une température franchement fraîche, les manifestants ont battu le pavé avec détermination, bien décidés à faire entendre leur colère et leurs revendications. Face à un budget d’austérité toujours plus violent, la CGT rappelle que l’argent existe et que seule la mobilisation collective permettra d’imposer d’autres choix politiques, au service du monde du travail.
Une centaine de manifestants dans les rues d’Épernay malgré le froid
Rassemblés en centre-ville, salariés, retraités, militants syndicaux et citoyens se sont retrouvés autour d’une même exigence : refuser les politiques qui font toujours payer les mêmes pendant que les profits, eux, ne connaissent pas la crise. Après la prise de parole de David Chenal, secrétaire général de l’Union Locale CGT d’Épernay, le cortège s’est élancé dans les rues de la ville, emmené par le fourgon de l’Intersyndicat CGT du Champagne et son ballon bien visible. La sono tonitruante a rythmé le défilé, donnant à la manifestation une visibilité forte dans le centre-ville. Malgré le froid, la colère et la détermination étaient, elles, bien présentes.
Salaires bloqués, profits records : deux réalités qui s’opposent
Le mot d’ordre de la journée était clair : « De l’argent, il y en a ! » Et les chiffres le confirment. Chaque année, 211 milliards d’euros d’aides publiques sont versés aux entreprises sans aucun contrôle réel ni contreparties sérieuses sur l’emploi et les salaires. Dans le même temps, les dividendes ont augmenté de 50 % en cinq ans, tandis qu’une minorité accumule des richesses colossales.
Sur le terrain, les conséquences des politiques actuelles sont bien réelles. Gel du point d’indice dans la fonction publique, salaires qui stagnent dans le privé, pensions bloquées, hausse des franchises médicales, coupes dans les services publics… Aujourd’hui, près d’un salarié sur deux gagne moins de 2 190 euros nets par mois, pendant que les prix de l’énergie, de l’alimentation et du logement continuent de flamber.Dans le public, le gel du point d’indice a entraîné une perte de plus de 23 % de pouvoir d’achat en vingt ans. Dans les entreprises privées, les négociations salariales ne rattrapent plus l’inflation. Résultat : le travail ne permet plus de vivre dignement.
Un discours combatif pour rappeler l’urgence sociale
Dans son intervention, le secrétaire général de l’Union Locale CGT d’Épernay a rappelé la réalité vécue par des millions de personnes. Il a dénoncé la précarisation croissante du travail, l’explosion des charges, la chute du pouvoir d’achat et l’abandon organisé des services publics.
Le maintien du RSA à 636 euros quand le seuil de pauvreté dépasse 1 288 euros par mois illustre cette politique de renoncement. Les coupes budgétaires dans le logement social, alors que plus de 2,6 millions de ménages attendent un logement, aggravent encore l’exclusion. Dans la santé, un objectif de dépenses limité à 1,6 % entraîne fermetures de lits, saturation des services et épuisement des soignants.
La jeunesse n’est pas épargnée. Les aides diminuent, l’accès aux études se complique, la précarité étudiante explose. De plus en plus d’étudiants sont contraints de travailler pour survivre, parfois au détriment de leur réussite. Les femmes sont aussi en première ligne avec la réduction des financements des structures d’accueil et de prévention, mettant en péril des dispositifs essentiels.
Les revendications portées par la CGT
La CGT ne se contente pas de dénoncer, elle avance des solutions claires :
- augmentation générale des salaires,
- SMIC porté à 2 000 euros brut,
- indexation des salaires sur l’inflation,
- égalité salariale femmes-hommes,
- contrôle des aides publiques versées aux entreprises,
- mise en place d’une taxe plancher pour les ultra-riches.
Ces revendications sont justes, réalistes et réalisables. Le problème n’est pas l’absence d’argent, mais bien sa répartition.
Une mobilisation dans toute la Marne
La manifestation d’Épernay s’inscrivait dans une journée de mobilisation départementale, avec des rassemblements à Châlons-en-Champagne, Reims et Vitry-le-François. Partout, la même colère s’exprime et la même exigence apparaît : celle de vivre dignement de son travail.
La grève et la manifestation ne sont pas des gestes symboliques. Ce sont des outils pour construire un rapport de force, pour peser face aux décisions politiques, pour rappeler que sans les travailleurs, rien ne fonctionne.
Relever la tête et élargir la mobilisation
La mobilisation du 2 décembre à Épernay n’était pas une fin en soi, mais un point d’appui. Elle marque la volonté, même encore trop contenue, de relever la tête et de refuser la résignation. Car rien n’est écrit d’avance : ce budget d’austérité n’est pas une fatalité.
D’autres choix sont possibles, à condition que le monde du travail s’organise, se rassemble et construise le rapport de force. Ce mardi, dans le froid, des salariés ont montré la voie. À nous maintenant d’élargir le mouvement, de convaincre autour de nous et de transformer la colère en action collective.
David chena a conclu son discours par : souvenez-vous que seuls les combats qui ne sont pas menés sont perdus d’avance !
Télécharger l’article : Mardi 2 décembre : à Épernay, la CGT dans la rue contre l’austérité
