Passation de pouvoir à la tête de la CGT

Chantal Berthélémy et David Chenal face à face

Épernay Après deux mandats de secrétaire générale de l’Union locale CGT, Chantal Berthélémy a passé le flambeau à David Chenal, ce jeudi lors du congrès. Entretien croisé.

Questions à Chantal Barthélémy :

À quand remonte votre engagement syndical ?

J’ai un parcours atypique. J’ai commencé à être élu dans les instances représentatives de l’hôpital sans être syndiqué en 1993. C’est quand la Secrétaire générale du syndicat de l’hôpital est partie et qu’il n’y avait personne que j’ai repris le flambeau et je me suis syndiqué. C’était en 2000. J’ai fait dans la foulée des formations syndicales nécessaires pour reprendre les responsabilités d’un secrétariat général. La CGT est un syndicat qui est plus juste et qui va au bout des choses. Ça me correspondait bien.

Et comment devient-on secrétaire général de l’Union locale CGT ?

On y vient jamais par hasard. Je suis toujours secrétaire général du syndicat à l’hôpital et j’ai fait plusieurs mandats dans la structure départementale pour la santé. Devenir secrétaire de l’Union locale est une suite logique, oui… Mon mandat régional CESER (conseil économique, social et environnemental régional) m’a beaucoup aidé pour militer au niveau interprofessionnel.

Quels sont vos plus gros combats menés à la tête de l’Union locale ?

Nos plus grands combats ont été la lutte contre la loi travail et contre les retraites. L’Union locale a joué un rôle important dans ces grands mouvements, nous avons réussi à mettre en action tous les syndicats du bassin d’Epernay. Les grands mouvements nationaux se sont étirés sur plusieurs mois.

Par rapport à vos débuts, le syndicalisme, a-t-il changé ?

La société a changé et nous militant aussi, la façon de militer a changé aussi. Le syndicaliste est présent pour les grands mouvements, mais ce n’est plus nuit et jour, comme à une certaine époque. Le syndicaliste a aussi une vie de famille… Même si les politiques et les organisations patronales et en particulier le Medef veulent mettre à terre la CGT, on est toujours le syndicat le plus vieux de France. Si les autres syndicats existent, c’est à travers la CGT, on a traversé les époques et on sera encore là pour un bon moment.

Pourquoi passer la main ?

Je m’étais fixé 2 mandats, pas plus à la tête de l’Union locale. J’envisage aussi ma retraite d’infirmière, fin 2023. Je dois aussi préparer ma succession au syndicat de l’hôpital.

Que pensez-vous de votre successeur à la tête de l’Union Locale ?

Il a découvert le poste secrétaire général depuis un an puisqu’il a été en tuilage avec moi. Je pense que ça ira et qu’il a une bonne équipe derrière lui avec une commission exécutive de 23 personnes. C’est très bien. Et si j’ai un conseil à lui

donner, c’est de préserver sa vie de famille… Le syndicat mange un peu, beaucoup sa vie personnelle.

CHANTAL BERTHÉLÉMY, 57 ans.

ORIGINAIRE de Vitry-le-François, arrivée à Épernay en 1987.

INFIRMIÈRE au centre hospitalier d’Épernay.

2000 : devient secrétaire du syndicat CGT de l’Hôpital.

2014 : devient secrétaire générale de l’Union locale CGT. Elle fait deux mandats avant de céder sa place à David Chenal.

Questions à David Chenal :

D’où vient votre engagement syndical à la CGT ?

J’ai toujours eu des valeurs politiques de gauche, d’extrême gauche même. Mon engagement syndical vient d’une situation d’injustice dans mon entreprise, je me suis investi pour la régler. Je me suis renseigné auprès de Serge Iseli qui était à l’époque le secrétaire général de l’Union locale. Il m’a conseillé et appris ce métier de syndicaliste, qui est à part. Je me suis encarté, j’ai créé le syndicat de mon entreprise, l’imprimerie Billet. De fil en aiguille je me suis investi à l’Union locale…

Et pourquoi prendre la succession de Chantal Berthélémy à la tête de l’Union locale ?

Du fait de mon investissement, Chantal qui était sur le départ, a senti que j’étais le candidat adéquat. Pendant un an et demi, on a travaillé ensemble en raison du Covid. Le congrès a été repoussé deux fois… J’espère créer une nouvelle base et bien communiquer avec l’ensemble des syndicats.

 

Quels sont vos objectifs de votre mandature ?

La communication ! Communiquer avec tous les syndicats existants mais aussi créer de nouveaux syndicats.

La diversité aussi ! Avoir le maximum d’entreprises différentes où nous sommes représentés pour pouvoir mieux communiquer au sein du bassin et avoir du monde aux manifestations. Montrer que la CGT n’est pas morte à Épernay, qu’elle est encore vivante.

 

Le syndicaliste n’est-il pas en déclin à notre époque ?

C’était en déclin de force par la médiatisation qui n’était pas en notre faveur. De force par les politiques et les entreprises qui nous dénigrent en permanence. Mais on voit bien au jour d‘aujourd’hui à Épernay que des combats sont gagnés : L’union champagne a gagné sa lutte, Moët et Chandon, Pastural aussi… La maison Legras a réussi à obtenir la prime PEPA (Macron). La Maison Burtin est aussi en passe de gagner sa lutte. C’est par la lutte et les discussions que l’on obtient des choses.

 

Que pensez-vous de celle qui a été à votre place pendant deux mandats ?

Elle a eu le mérite d’être là ! Je n’en pense que du bien. Il fallait oser faire ce qu’elle a fait, bien ou mal parce qu’il y aura toujours des critiques, mais elle a fait de très belles choses. Merci à elle d’avoir tenu l’Union locale pendant 7 ans.

DAVID CHENAL, 46 ans.

à Épernay en 1975.

SALARIÉ de l’imprimerie Billet à Damery.

ENCARTÉ CGT depuis 8 ans.

2021 : il devient le secrétaire général de l’Union locale CGT d’Épernay. Il succède à Chantal Berthélémy.

L’UNION LOCALE CGT D’ÉPERNAY COMPTE 582 ENCARTÉS

Ses bureaux sont situés à l’espace Paul-Bert. L’union locale CGT d’Épernay est composée de 39 bases, autrement dit des syndicats d’entreprise et d’une section des retraités. Elle compte 582 encartés : 440 ouvriers, 23 cadres et 119 retraités. Le secrétariat est ouvert les mardi, mercredi et vendredi après-midi. Des permanences juridiques sont tenues les lundi et jeudi de 15 heures à 16 h 30 et le mardi et vendredi de 17 h 30 à 19 h 30

Contact au 03 26 54 43 86.