Derrière cette façade historique, le mécontentement s’installe. À Perrier-Jouët, les salariés se mobilisent face à une direction qui refuse le dialogue social. Grève par quart d’heure à partir du 2 juin pour exiger des hausses de salaires, des embauches en CDI et la reconnaissance du travail accompli. © Archive CGT champagne
✍️ Par l’Intersyndicat CGT du champagne
📅 Publié le 02 juin 2025
⏱️Temps de lecture 2 minutes
Face à une direction sourde aux revendications salariales malgré des profits record, les salariés de Perrier-Jouët rejoignent le mouvement de grève qui secoue toute la filière Champagne. À partir du 2 juin, la lutte débute pour la reconnaissance du travail et la justice sociale.
Après Moët & Chandon – Ruinart, Canard-Duchêne, Mumm ou encore Vranken Pommery Production, c’est au tour des salariés de Perrier-Jouët d’entrer dans la lutte. Un préavis de grève a été déposé pour le lundi 2 juin à partir de 11h 00, en réponse à l’attitude inacceptable de la direction, qui refuse d’ouvrir de véritables négociations salariales dans le cadre des NAO 2025. Dans un premier temps, les salariés observeront un arrêt de travail de ¼ d’heure, le matin et l’après-midi, et se réservent la possibilité de durcir le mouvement autant que nécessaire.
La colère monte, car malgré des résultats financiers records ces dernières années, avec 36,3 millions d’euros de bénéfices nets en 2024, la direction persiste à proposer une augmentation générale de seulement 1,1 %, soit bien en deçà de l’inflation constatée (près de 40 % inférieure à l’inflation moyenne de l’INSEE, fixée à 1,8 %). Cette proposition est alignée sur la recommandation unilatérale de l’UMC, sans tenir compte de la réalité économique des salariés.
Des propositions patronales jugées provocantes
En quatre réunions, les propositions de la direction n’ont jamais été à la hauteur :
- 0 % d’augmentation individuelle
- 0 % pour les cadres
- Aucun abondement exceptionnel
- Un simple carton de champagne offert en guise de remerciement
- Et aucune reconnaissance de l’engagement fourni
Dans le même temps, les licenciements, les suppressions de postes, les gels d’embauche et la désorganisation du travail se multiplient, alors que les salariés sont en première ligne pour faire tourner la maison. Cette situation nourrit un profond malaise et une perte de confiance généralisée.
Les revendications des salariés sont claires
Les salariés de Perrier-Jouët réclament :
- Une revalorisation générale des salaires à la hauteur de l’inflation réelle
- Une reconnaissance concrète de leur engagement (notamment via la PPV)
- Des embauches en CDI sur les postes aujourd’hui occupés de manière précaire : production, œnologie, administration, accueil, services supports…
Une mobilisation qui s’inscrit dans un mouvement plus large
La grève à Perrier-Jouët s’inscrit dans la continuité des mobilisations dans toute la filière Champagne. Ces dernières semaines, les salariés des maisons du groupe LVMH (Moët & Chandon, Ruinart), du groupe Vranken Pommery Monopole (Vranken Pommery Production à Reims et à Tours-sur-Marne), ainsi que du groupe Pernod Ricard (Maison Mumm dont Perrier Jouët fait également parti), ont eux aussi débrayé pour dénoncer des politiques salariales déconnectées des profits engrangés.
Aujourd’hui, les salariés de Perrier-Jouët se lèvent à leur tour pour défendre leur pouvoir d’achat, leur dignité et l’avenir de leur travail.
✊ La CGT Champagne exprime son soutien total aux salarié·es de Perrier-Jouët en grève. Elle se tient prête à répondre à tout appel au renfort ou à la solidarité intersites. Ensemble, dans toutes les maisons, faisons respecter notre travail. La Champagne ne brillera pas sans justice sociale.
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👉 PerrierJouet_Grève.pdf