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Selon l’Unedic, la durée d’indemnisation va baisser de 25% pour les nouveaux chômeurs à partir du 1er février. La précédente réforme de 2019 avait déjà baissé de 16% en moyenne les allocations journalières.
Entrée en vigueur le 1er février 2023
Après une pseudo-concertation sur un décret de l’assurance chômage en novembre, la première ministre Elisabeth Borne a annoncé que le 1er février 2023 la durée de chômage serait raccourcie pour environ 25 % du temps maximum.
“Avec plus de 2 milliards d’euros d’économie en année pleine avec la réforme 2021, encore 4,4 milliards avec celle programmée pour le 1er février 2023 : le gouvernement saccage les droits (une baisse de 16%), cible les précaires, ment en promettant des droits plus longs pour justifier une réforme qui les raccourcit encore en 2023… sans aucun effet positif sur l’emploi !” dénonce Denis Gravouil, secrétaire général de la Fédération nationale CGT de la FNSAC.
En période d’inflation où les mobilisations sur les salaires s’intensifient, ces mesures entraîneront une paupérisation accrue des salarié.es, privés d’emploi ou non..
“L’articulation avec la potentielle réforme des retraites est grave : d’un côté, une baisse des allocations ou une suppression du nombre de mois indemnisés et donc une réduction des droits à retraite complémentaire, de l’autre un report de l’âge de départ. C’est la double peine !”
L’autre conséquence, c’est une remise en cause de l’Unedic.
La réforme de Pôle emploi, qui devient France Travail, placerait les organisations syndicales sur un strapontin en renégociant le système de gouvernance.
“Hors l’Unédic n’est pas parfait mais il produit des études qui nous permettent de démontrer régulièrement les effets délétères des choix du gouvernement. En le faisant disparaître on casse le thermomètre” dénonce Denis Gravouil.
Lueur d’espoir ? Mardi 3 janvier, la Première ministre a officiellement annoncé le retrait d’une partie du texte de loi sur l’indemnisation des privés d’emploi. Cette pirouette est un aveu de faiblesse sur une adhésion au projet du gouvernement. Le refus par l’ensemble des organisations syndicales démontre qu’il est fébrile au moment d’aborder le sujet des retraites.
La partie du texte retirée est la plus controversée, bien que l’ensemble de la loi soit un recul social pour l’ensemble des privés d’emploi. Est-ce que ce premier recul du gouvernement en appelle d’autres ?
“Sous couvert de transparence, Elisabeth Borne explique que le taux de chômage ne passera pas en dessous des 6% avant la fin de carence du décret (31 décembre 2023). Il nous semble probable que le gouvernement Macron continue d’essayer d’imposer ce levier d’emploi pour obliger les privés d’emploi à accepter n’importe quelle proposition” prévient Denis Gravouil.
La CGT réaffirme son opposition aux réformes successives du gouvernement et entend tout mettre en œuvre pour les empêcher.
La CGT porte des revendications d’extension du système de protection sociale à toutes et tous.