Malgré les alarmes médiatiques, le COR le confirme : le système de retraites ne dérape pas. Le vrai problème, ce sont les recettes qui manquent, pas les dépenses qui explosent. © Archives Rapports de force

✍️ Par l’Intersyndicat CGT du champagne

📅 Publié le 18 juin 2025

⏱️Temps de lecture 4 minutes

Alors que certains voudraient nous faire croire que l’avenir des retraites serait menacé, deux articles parus récemment rétablissent des vérités que la CGT Champagne tient à partager. Le Conseil d’orientation des retraites (COR) n’a jamais validé un report à 66,5 ans comme une solution miracle. Et les déficits ? Ils existent, mais sont parfaitement soutenables. Le vrai problème ? Le manque de recettes, pas les dépenses.

Un débat biaisé dès le départ

Dans un article publié le 12 juin 2025 dans Rapports de Force, le journaliste Stéphane Ortega revient sur les tensions qui ont secoué l’Assemblée générale du COR. La proposition initiale du rapport annuel laissait entendre qu’un départ à 66,5 ans serait la seule voie sérieuse pour « sauver » le système. Cette formulation orientée a été fermement rejetée par les représentants syndicaux et plusieurs parlementaires, qui ont exigé sa suppression du rapport final.

Selon Denis Gravouil (CGT), cette manœuvre ressemblait fort à une stratégie de communication préparée pour torpiller tout débat réel, notamment en influençant les discussions du conclave sur les retraites. Une tentative claire de faire passer en force une nouvelle réforme, au moment même où une majorité de députés venait d’adopter une résolution pour abroger celle de 2023.

Un système loin d’être en faillite

Dans un article paru le 13 juin 2025 dans Alternatives Économiques, Sandrine Foulon démonte méthodiquement les discours alarmistes. Le rapport du COR montre que les dépenses de retraite restent stables : 13,9 % du PIB en 2024, 14,2 % en 2070. Pas de dérapage, même avec le vieillissement de la population.

Quant au déficit ? Il est réel mais relatif : 6,6 milliards en 2030 (0,2 % du PIB), 1,4 % du PIB en 2070. C’est loin de l’effondrement annoncé. Le rapport le confirme : le déficit provient d’une baisse des recettes, pas d’une explosion des dépenses.

L’urgence : faire entrer des recettes

Les économistes Michaël Zemmour et Anne Lavigne rappellent que les effets macroéconomiques d’un report de l’âge sont incertains et parfois contre-productifs (hausse du chômage chez les seniors, stagnation de l’emploi). À l’inverse, des solutions existent :

  • Lutter contre le temps partiel subi et les inégalités salariales femmes-hommes : jusqu’à 30 milliards d’euros à la clé ;
  • Supprimer les exonérations de cotisations sur les primes Macron et autres dispositifs : 4 milliards d’euros en 2024 ;
  • Revoir le niveau des cotisations, y compris salariales, dans une logique de solidarité partagée.

Ne laissons pas les « experts » effacer le débat social

Le COR n’a pas pour mission de trancher à notre place. Il doit éclairer, pas orienter. Pourtant, le glissement observé depuis l’arrivée de Gilbert Cette à sa tête est manifeste. En écartant systématiquement les alternatives (hausse des cotisations, maintien des engagements de l’État), le COR bascule dans une logique d’accompagnement politique des réformes antisociales.

Comme le rappelle Anne Lavigne, l’objectif du système de retraite est d’assurer un revenu de remplacement décent, pas de satisfaire les critères de stabilité budgétaire de Bercy.

Pour la CGT Champagne, une seule priorité : augmenter les recettes, pas l’âge de départ

Les chiffres sont clairs. Le système n’est pas en danger… sauf si l’on continue à le priver de ses ressources. La CGT Champagne réaffirme son engagement pour une véritable justice sociale, un financement solidaire, et contre toute nouvelle réforme qui ferait peser l’effort sur les seuls salariés.