José Blanco et Philippe Cothenet, interviewés par Sébastien KRS, reviennent sur le bilan combatif de la caravane des vendanges 2025. © CGT champagne
✍️ Par l’Intersyndicat CGT du champagne
📅 Publié le 01 octobre 2025
⏱️Temps de lecture 3 minutes
Dans une session YouTube diffusée un mois après la fin des vendanges, Sébastien KRS, membre du secrétariat de l’Intersyndicat CGT du Champagne, a interviewé José Blanco et Philippe Cothenet. Ensemble, ils sont revenus sur la caravane 2025, ses résultats concrets et les combats à poursuivre.
Un bilan positif mais sans illusions
Dès l’ouverture de l’entretien, Sébastien KRS rappelle l’importance de tirer un bilan à froid, à distance de la campagne. José Blanco, secrétaire général, insiste sur un point : pour la CGT Champagne, le bilan est globalement positif. Huit fermetures préfectorales pour hébergements sous tente dans la Marne et deux fermetures municipales d’hôtels prononcées à Vitry-le-François, contre seulement quatre l’an dernier.
« Ce n’est pas qu’il y a plus de margoulins, explique José, mais bien que nous sommes mieux organisés avec l’Inspection du travail et la Préfecture. ». Une coopération renforcée qui permet d’agir plus vite, mais qui reste encore insuffisante face à l’ampleur des abus.
Quand les dérives s’installent toute l’année
Interrogé Par Sébastien KRS sur les pratiques patronales, Philippe Cothenet, secrétaire général adjoint, souligne que les abus dénoncés pendant les vendanges se retrouvent désormais le reste de l’année. Toutes les tâches, de la taille à la vendange, sont elles aussi concernées.
Pour lui, ce glissement est le résultat d’une logique purement mercantile : sous-traitance massive, exploitation de travailleurs étrangers, mise en concurrence avec la main-d’œuvre locale. « Si on ne met pas un coup de frein, cela deviendra dramatique pour l’économie régionale », avertit-il.
Prestataires mafieux et argent liquide dans les vignes
L’interview prend un ton plus grave lorsque José Blanco revient sur un cas précis observé cette année. Dans la région rémoise, un prestataire a été vu avec une enveloppe contenant plus de 40 000 euros, servant à payer en liquide des travailleurs roumains.
Pour José, il ne fait aucun doute : « Si ça, ce n’est pas mafieux, ça y ressemble fort… » L’affaire a été signalée à l’Inspection du travail et au Préfet. Mais la CGT rappelle que les donneurs d’ordre ne pourront pas prétendre l’ignorer : ils sont informés depuis des années des dérives de certains prestataires.
La caravane 2026 déjà en préparation
En conclusion, Sébastien KRS demande si la caravane sera reconduite. José Blanco confirme : « Ce serait une bonne nouvelle qu’elle n’existe plus. Mais tant que les abus persistent, nous serons présents. »
L’édition 2026 devrait renforcer sa présence dans la Vallée de la Marne, zone où les hébergements sous tente prolifèrent, malgré les condamnations pour traite d’êtres humains prononcées cet été. Et une lueur d’espoir existe : le modèle de la caravane CGT Champagne commence à être repris dans d’autres vignobles français.
Une lutte qui continue
L’interview menée par Sébastien KRS le rappelle : si des avancées existent, les pratiques indignes et les logiques mafieuses continuent de gangréner les vendanges. La caravane reste donc plus que jamais nécessaire.
✊ La CGT Champagne poursuivra le combat, en 2026 comme en 2025, pour la dignité des travailleurs, la défense de l’économie régionale et de l’image de la filière.
Sources
– Session YouTube de l’Intersyndicat CGT Champagne, septembre 2025– Interventions de José Blanco, Philippe Cothenet et Sébastien KRS : [https://youtu.be/8TsjpJCkNRs]