En n’obtenant dimanche soir qu’une petite majorité relative des sièges à l’Assemblée nationale (230 à 250 sièges selon les instituts de sondage), la macronie est confrontée à un scénario catastrophe, contrainte de rechercher en permanence des alliances lors de la législature qui s’ouvre. On fait le point sur ce second tour des législatives.
La coalition présidentielle Ensemble !, qui regroupe LREM, le Modem, Horizons et Agir, devra se contenter d’une majorité relative à l’Assemblée nationale. Selon les projections des instituts de sondage, il lui manquerait au moins une quarantaine de députés pour atteindre les 289 sièges dont elle avait besoin pour gouverner seule.
L’insoumis Jean-Luc Mélenchon n’a pas réussi son pari d’imposer une cohabitation à Emmanuel Macron et donc d’en devenir le Premier ministre. Mais il est parvenu à faire de la gauche la première force d’opposition à l’Assemblée nationale avec, selon les projections, plus de 150 sièges.
Son objectif était d’atteindre au moins les 15 députés nécessaires pour former un groupe à l’Assemblée nationale : le Rassemblement national pourrait en avoir jusqu’à six fois plus, selon les projections. Réélue haut la main dans le Pas-de-Calais, Marine Le Pen pourrait disposer de 80 à 95 députés, soit dix à quinze fois plus d’élus qu’actuellement.
Symboles de la claque reçue, les défaites des chefs de file macronistes à l’Assemblée : le président Richard Ferrand, battu dans son fief du Finistère, et le patron des députés LREM, Christophe Castaner, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Au moins trois ministres, Amélie de Montchalin (Transition écologique), Brigitte Bourguignon (Santé) et Justine Benin (Mer) ont également mordu la poussière et devront quitter les rangs de l’exécutif.
Comme au premier tour, plus d’un électeur sur deux a boudé les urnes lors du second tour. L’abstention a encore progressé entre 53,5 % et 54 %, par rapport au premier tour.