Les grévistes de Vranken Pommery, soutenus par les élus CGT venus d’autres maisons, rassemblés devant le château pour dénoncer le mépris de la direction et exiger une juste répartition des richesses.

✍️ Par l’Intersyndicat CGT du champagne

📅 Publié le 21 mai 2025

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Le vendredi 23 mai, une soixantaine de manifestants se sont rassemblés devant les grilles du château Pommery à Reims. À l’appel de l’Intersyndicat CGT du Champagne, des élus CGT venus de nombreuses maisons ont rejoint les salariés de Vranken Pommery Production (ex-Pommery), en grève depuis quatre semaines, pour dénoncer ensemble le mépris de la direction.

🎥 Vidéo de la manifestation disponible en bas de page. À faire tourner largement.

La colère est profonde : la prime d’intéressement annuelle a fondu de 4 000 euros à seulement 300 euros, sans justification crédible. Les grévistes exigent un complément de 2 000 euros, alors même que la direction prétend ne pas en avoir les moyens… tout en finançant sans sourciller l’achat d’une statue de taureau à 90 000 euros pour décorer le domaine. Un symbole choquant qui résume, à lui seul, les priorités patronales.

Face à ces provocations, les propositions patronales – 600 euros, puis 550 euros de complément d’intéressement accompagnés de 700 euros de PPV – ont été fermement rejetées par les grévistes. Jessy Le Men, délégué syndical CGT de VPP Reims, a retracé l’ensemble des étapes de négociation et confirmé la détermination des salariés à poursuivre le mouvement tant que leurs revendications ne seront pas entendues. Il a également pointé l’attitude complaisante de la CFDT, qui a accepté un accord insuffisant, laissant les grévistes seuls à défendre l’essentiel.

Parmi les soutiens présents, Georges Loiseau, délégué CGT chez Canard-Duchêne, est venu apporter la force de l’expérience : dans sa maison, six semaines de grève avaient été nécessaires pour arracher une augmentation de 3,7 %. Sa présence, comme celle des autres camarades venus d’Épernay, d’Aÿ ou de Tours-sur-Marne, a illustré la solidarité active qui lie les maisons CGT de la Champagne.

José Blanco, secrétaire général de l’Intersyndicat CGT du Champagne, a dénoncé avec force la stratégie des grands groupes, faite d’exploitation, de gel des salaires, et de recours à une main-d’œuvre étrangère toujours plus précaire. Il a rappelé que, malgré les discours alarmistes, la Champagne vit sa troisième année record, avec 5,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires. L’argent existe, mais il ne va pas à ceux qui produisent la richesse.

Dans une ambiance combative, une sono tonitruante et des vuvuzelas ont résonné à plein volume devant les grilles du château, couvrant parfois même les commentaires des touristes. Un barbecue organisé par l’Intersyndicat a permis aux grévistes et aux soutiens de se restaurer, renforçant les liens de camaraderie et la cohésion du mouvement.

L’Intersyndicat CGT du Champagne a réaffirmé son engagement : il répondra à chaque appel de soutien lancé par les syndicats CGT de la filière, et continuera à se mobiliser contre les nombreux blocages des NAO qui se multiplient dans les maisons. Car face à l’arrogance patronale, seule la solidarité syndicale peut faire plier les directions.

Vidéo de la manifestation :