Rassemblant entre 4 200 et 12 000 personnes, le défilé d’hier à Reims ne s’est pas déroulé aussi paisiblement que les précédents, avec des incidents en fin de parcours. Feu de poubelle, barricade, face-à-face avec la police… : quatre personnes ont été arrêtées.

Dix mille à 12 000 manifestants selon les syndicats, 4 200 selon la police et parmi cette foule, plusieurs dizaines de personnes qui se sont opposées aux forces de l’ordre, pour la première fois à Reims depuis le début du mouvement de protestation contre la réforme des retraites.

Hier matin à 10 heures, tout avait pourtant bien commencé, avec le traditionnel départ du défilé boulevard de la Paix, dans une ambiance bon enfant. Jusqu’au moment où l’intersyndicale en a perdu le contrôle.

Devant la porte Mars, des poubelles ont été traînées sur le boulevard, l’une d’elles incendiée

Alors que le cortège retournait vers la place Aristide-Briand après avoir traversé le centre-ville, conformément au parcours déclaré auprès des autorités, entre 500 et 1 000 manifestants s’en sont détachés « pour se diriger vers la gare puis vers le boulevard Roederer en direction de la traversée urbaine de Reims » , indique un communiqué de la préfecture de la Marne. Au sein de ce sous-cortège se trouvaient plusieurs dizaines d’individus décrits comme hostiles par les services de police : il était midi, et les premiers incidents ont éclaté.

Devant la porte Mars, des poubelles ont été traînées sur le boulevard, l’une d’elles incendiée, des grilles et des parpaings mis en travers de la chaussée. Les effectifs de la sécurité publique de la Marne ont dû être renforcés pour faire face à la situation devenue très tendue, avec intervention des pompiers pour éteindre le feu de poubelle.

LA SORTIE REIMS-CENTRE FERMÉE

Des groupes ont ensuite descendu les Promenades, avec l’intention manifeste d’envahir la traversée urbaine. « Malgré les sommations effectuées par les agents de police, ces manifestants ont continué à se diriger vers la traversée urbaine de Reims et l’usage de gaz lacrymogène a été alors rendu nécessaire pour interrompre leur progression » , poursuit la préfecture.

Les policiers ont fait barrage à hauteur du commissariat et ont tiré des grenades lacrymogènes – au moins à trois reprises – pour repousser les manifestants qui se sont ensuite dispersés. Dans le même temps, la sortie Reims-Centre avait été fermée à la circulation par la gendarmerie (jusqu’à 13 h 15).

GARDES À VUE TOUJOURS EN COURS HIER SOIR

La manifestation d’hier va-t-elle connaître quelques prolongations dans les tribunaux ? Plusieurs interpellations ont eu lieu, « quatre » , indiquait hier soir le procureur de de Reims Matthieu Bourrette : une pour des « violences sur un policier » , trois pour « outrages » . « Les gardes à vue se poursuivent au moins jusqu’à [ce vendredi] » , précisait le magistrat, tandis que dans l’après-midi, l’intersyndicale avait publié un communiqué pour réclamer la « libération immédiate » des mis en cause. « Certains ont déjà des antécédents » , a précisé le procureur, ajoutant que les auditions de quelques-uns d’entre eux ont dû être différées : « Ils étaient alcoolisés » .