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Dans cet article publié le 21 mai 2024 sur le journal numérique de Vitisphère, Alexandre Abellan, évoque les raisons qui ont motivé l’avis négatif que l’Intersyndicat CGT du champagne a donné à la demande de dérogation faite par l’Union des Maisons de Champagne à la DREETS.
CHAMPAGNE
La CGT en croisade contre le travail à la tache dans le vignoble
Le syndicat de salariés s’oppose à la demande du négoce champenois de dérogation des conditions de travail pendant les vendanges en arguant que les drames de 2023 devraient entraîner de plus profondes mutations.
Par Alexandre Abellan Le 21 mai 2024
« Est-ce digne des patrons viticoles, des communes et de leurs représentants, des instances, de notre région de voir fleurir, en dépit des règles, dans ses villages champenois, des campements de misère » tacle également la CGT. – crédit photo : DR
Dans sa lettre envoyée début mai à la direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP), José Blanco, le secrétaire général de l’intersyndicat CGT du Champagne, explique son avis défavorable à la dérogation demandée par l’Union des Maisons de Champagne (UMC) concernant l’organisation du travail pendant la période de vendange faute de « leçon [tirée] des évènements tragiques qui ont endeuillé la Champagne » ce millésime 2023. Soit le décès de cinq vendangeurs et l’ouverture d’enquêtes visant des prestataires de services (pour logements insalubres et traite d’êtres humains). « Plusieurs points directement liés aux tragédies ne sont pas évoqués » pour la CGT, qui plaide sur le dossier des « conditions de travail en cas de fortes chaleurs » pour des « horaires aménagés, pauses adaptées, mise à disposition de barnum, d’eau fraîche et potable à discrétion, brumisateur, vaporisateur d’humidification, lunettes de soleil, crème solaire, couvre-chef protégeant la nuque ».
Autre sujet dans la prévention d’accidents pour la CGT : le travail à la tâche. « La clé de voûte de la pénibilité et de ses funestes conséquences est l’organisation du travail à la tâche qui condamne de facto les vendangeurs à des cadences et amplitudes de travail élevées quelles que soient les conditions climatiques » estime le syndicat de salariés, qui demande purement et simplement « l’abolition du travail à la tâche, seule mesure sine qua non à l’efficience des adaptations aux fortes chaleurs ». Une demande déjà portée auprès du vignoble, lors de sa manifestation ce 11 avril pour les 120 ans du Syndicat Général des Vignerons de Champagne (SGV).
Opposition de principe
Jugeant qu’« il s’agit d’un moyen de réduire le coût de la vendange en privilégiant le recours aux prestataires de services plutôt qu’en embauchant le personnel qui s’avère nécessaire », au final la CGT « considère que cette demande de dérogation illustre avant tout la volonté du patronat d’accroître la productivité et le rendement en dépit des conséquences tragiques que l’on a vues lors des vendanges 2023. »
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