Aperçu d’une manifestation de la CGT ce 13 octobre. – crédit photo : CGT Champagne

ARTICLE PARU LE 25 OCTOBRE 2022

Réclamant une revalorisation des salaires face à l’inflation, le mouvement syndical se poursuit et compte profiter des festivités du Champagne Day ce vendredi 28 octobre pour se faire entendre.

Réunie en assemblée générale ce 24 octobre, l’intersyndicat CGT du Champagne vote la poursuite de la grève, à hauteur d’une heure de débrayage par jour (dans les maisons et vignobles) pour négocier une augmentation de 3,3 % des salaires (rétroactive au premier septembre 2022). Appelant à une heure de grève par jour, le syndicat organise des manifestations ce jeudi 27 à Épernay à 8 heures devant Moët & Chandon, puis à 10 h avec le cortège national contre l’inflation, ainsi que ce vendredi 28 octobre à Épernay devant le musée Perrier dès 16 h pendant le Champagne Day (le jour de fête annuel des vins de Champagne).

« L’Union des Maisons de Champagne (UMC) reste sourde à nos demandes. C’est une affaire de principe, comme pour Total où plus il y a de bénéfices, moins ils sont prêts à accepter une augmentation » pose José Blanco, secrétaire général pour les vignerons de la CGT-Champagne, qui estime que la mobilisation reste conséquente avec « 80 à 85 % de grève dans les maisons où la CGT est présente ».

Rapportant que les maisons indiquent des taux de grève inférieurs, Michel Letter, le représentant de l’UMC, explique que les maisons ne lui ont pas donné de mandat pour renégocier les salaires en 2022. D’autant plus qu’il y a eu une augmentation de 2,6 % en début d’année 2022 et que face à l’inflation la majorité des maisons, « 9 sur 10 », ont donné une Prime de Partage de la Valeur (PPV, ex-prime Macron) : « il y a une compensation interne de l’inflation » pour Michel Letter, qui a donné rendez-vous ce jeudi 17 novembre aux syndicats pour la négociation tripartite des salaires 2022 avec l’engagement de sa baser au minimum sur l’inflation.

« Ce n’est pas notre demande, on veut négocier pour 2022 avec une réunion dans les plus brefs délais » réplique José Blanco, qui glisse ne pas avoir l’habitude de suivre la politique de la chaise vide. Reconnaissant que le dialogue social n’arrive pas à se mettre en place, le syndicaliste demande des hauses de salaires et non des PPV : « on ne veut pas être maintenus sous perfusion ». Pour José Blanco, « on va vers 335 millions de bouteilles de Champagne vendues en 2022, avec des prix qui augmentent : on ne peut pas nous dire non à une augmentation suivant l’inflation. » Et de demander un changement de la méthode de calcul pour 2023 : ne pas négocier une seule fois au début de l’année, avec le risque d’un rattrapage rapide par l’inflation galopante.

Pour Michel Letter, le système actuel a fait ses preuves : « chaque année, on compense l’inflation de l’année précédente pour éviter toute perte de pouvoir d’achat. Depuis 22 ans, il y a toujours eu plus que l’inflation moyenne des douze derniers mois. » Après la manifestation, réduite, pendant la récente soirée de l’Ordre des Coteaux, le représentant du négoce regrette cette volonté de perturber le Champagne Day : « si on est vraiment à fond pour l’image du Champagne, on ne va pas perturber un évènement à la gloire du Champagne… C’est un évènement interprofessionnel, ils se trompent de cible. »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *