Faites c’que j’dis, pas c’que j’fais !

Par Laurent Milet | Rédacteur en chef de la RPDS

Afin de garantir le pouvoir d’achat des salariés, le Smic est indexé sur l’évolution de l’indice national des prix à la consommation. Lorsque cet indice augmente d’au moins 2 % par rapport à l’indice constaté lors de l’établissement du dernier montant du Smic, ce dernier est augmenté dans la même proportion. Suite à une progression de 2,2 % de l’indice des prix à la consommation entre novembre 2020 et août 2021, le niveau du Smic a donc été automatiquement augmenté de 2,2 % au 1er octobre 2021.

V’là-t’y pas que notre ministre du Travail s’est alors précipitée vers les micros pour se féliciter de l’accroissement du pouvoir d’achat des salariés les plus faiblement payés, engendré par cette augmentation. Sauf que non ! L’augmentation automatique intervenue ne permet pas d’accroître le pouvoir d’achat des salariés concernés, mais seulement de leur garantir sa stabilité, eu égard à la hausse importante des prix sur la dernière période.

Or, la ministre n’ignore pas qu’indépendamment de cette indexation, le gouvernement peut procéder à l’augmentation du Smic, ce que l’on appelle le coup de pouce. Il est donc piquant de constater que, dans le même temps où elle exhortait le patronat à augmenter les salaires, la ministre n’a pas jugé bon de donner le fameux coup de pouce. Cela aurait pourtant permis de tirer l’ensemble des salaires vers le haut et d’assurer, enfin, un peu de reconnaissance pour les premiers de corvée.

Faites c’que j’dis, pas c’que j’fais. Pouce en bas.

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