Ventes de champagne aux enchères

CHAMPAGNE

Ventes de champagne aux enchères

Trois lots ont été vendus : des milliers de bouteilles sur lattes et 34 hectolitres encore en cuve.

Marne Ce mardi a eu lieu une vente rare : des bouteilles   de champagne issues d’une liquidation judiciaire. 

Maître Antoine Petit a l’habitude de vendre des vins tranquilles ou effervescents dans son hôtel des ventes. Mais en ce pluvieux mardi matin, cette vente était quelque peu différente. Il s’agissait de la liquidation judiciaire d’une maison de champagne, Prévoteau et fils à Venteuil. Après avoir vendu lundi le matériel viticole sur place, le commissaire-priseur a procédé à la vente des vins sur lattes et en cuves. « C’est assez rare. En général, j’en fais une par an. »

Dans la salle, on retrouve deux négociants et un courtier. Cette vente, contrairement à d’autres, a la particularité de ne pas être ouverte à tous. « Il faut disposer de sa carte de négociants pour renchérir », souligne maître Petit. Impossible de racheter du vin d’un autre producteur, même en cessation de paiement, sans ce précieux sésame.

On est en Champagne, il faut montrer que le niveau de qualité est au rendez-vous

Maître Petit, commissaire-priseur

L’autre particularité de cette vente, c’est que les produits sont testés et goûtés. On a donc un courtier, Éric Cossiez, qui a été chargé d’analyser la marchandise pour savoir si elle a bien l’appellation champagne, ce qui semble logique, qu’elle n’est pas invendable mais il va plus loin encore en confiant son ressenti. « J’ai pu ressentir beaucoup de fruits avec une pointe d’amertume en fin de bouche. Il faudra sans doute doser un peu », précise-t-il ainsi en présentant le premier lot d’un peu plus de 10 000 bouteilles datant des vendanges 2018 et 2019. « C’est normal, souligne maître Petit. On est en Champagne, il faut montrer que le niveau de qualité est au rendez-vous. » En trente minutes top chrono, les derniers reliefs de la maison Prévoteau et fils ont trouvé leurs nouveaux propriétaires. La fin d’une histoire.

QUE VONT DEVENIR LES BOUTEILLES ?

Cela dépend de ce que veulent en faire les acheteurs. « Il y a deux possibilités, explique un des courtiers présents dans la salle. Soit ils gardent les bouteilles pour finir le vieillissement et les rhabillent avec leur marque. Soit ils les remettent en cuve pour les retravailler. » C’est le risque pris par cet acheteur, négociant : « Il faut que je goûte d’abord si ça correspond à mon style. Et je verrai ce que j’en fais. » Une vente aux enchères, même bien informée, c’est aussi un pari.