Me Bouzaida, l’avocat du comité contre l’esclavage moderne, lors du premier procès.

Il faudra patienter jusqu’au 29 juin pour connaître l’épilogue judiciaire du retentissant dossier dans lequel 125 saisonniers étrangers ont été exploités dans la Marne, dans le secteur de Oiry, et l’Aube, en août 2018, lors des vendanges.

Note de l’Intersyndicat :

” Cette tragique affaire laissera des traces, car désormais dans les bulles des prestigieuses cuvées  de certaines grandes maisons de champagne, il y a une part de misère sociale ! “

Hier s’est achevé à Reims le procès en appel de plusieurs protagonistes et sociétés, à l’époque liés par des rapports de sous-traitance, accusés de « traite d’être humains » (pour deux prévenus), « soumission de personnes vulnérables à des conditions d’hébergement indignes », « emploi d’étrangers non muni d’une autorisation de travail » et « travail dissimulé ».

Des victimes qui en étaient à « s’écrouler dans les vignes »

Maître Pascal Grosdemange, avocat de la partie civile CGT

Après une première après-midi d’audience consacrée à l’écoute des prévenus, celle d’hier a permis aux avocats d’exposer leurs visions d’une affaire qui avait jeté une lumière crue sur les arrières-cuisines parfois peu reluisantes du monde du champagne. De son côté, la représentante du ministère public, Caroline Chope, a demandé à la cour de confirmer en tous points le jugement rendu en première instance, requérant en prime une interdiction définitive de gérer à l’encontre des deux principaux prévenus, un couple alors à la tête de la société de prestation viticole Rajviti.

Maître Pascal Grosdemange, avocat de la CGT des salariés du champagne (partie civile) lui, tonnait : « On était dans un système organisé. Ah, il est bon le vin de prestige !, c’est sûr, mais il faut aussi voir les conditions dans lesquels il a été réalisé ! (Ces victimes) n’étaient pas intéressantes financièrement, elles en étaient à s’écrouler dans les vignes et on s’en est moqués ! »