Prise de parole de José Blanco secrétaire de l’Intersyndicat CGT du Champagne et délégué syndical CGT de Maison Burtin 

S’appuyant sur un appel à la grève nationale, l’intersyndicale ouvrière manifeste ce jour pour une revalorisation salariale alors que les discussions se poursuivent demain avec les maisons champenoises.

La mobilisation syndicale d’Épernay va s’appuyer sur le mouvement social lancé depuis octobre dernier à la maison Burtin par ses salariés ouvriers demandant une revalorisation salariale. – crédit photo : CGT Champagne

« Comparée au chiffre d’affaires provisoire de 5,5 milliards d’euros [des champagnes en 2021], une hausse des salaires 5 % n’est pas indécente (comparée à 0,2 % l’an passé) » pose José Blanco, le secrétaire général de l’intersyndicale CGT Champagne. S’appuyant sur un appel à la mobilisation nationale ce jeudi 27 janvier pour la revalorisation des salaires (manifestation portée par les organisations syndicales CGT, FO, Solidaires…), l’intersyndicale champenoise demande aux salariés de la filière vin de « se mobiliser fortement dans la rue » avec des manifestations matinales à Châlons-en-Champagne, Reims, Épernay et Vitry-le-François pour demander cette revalorisation.

Cette hausse de 5 % prend en compte l’inflation actuelle du coût de la vie et ce qui est prévu pour 2022 par les économistes indique José Blanco, citant la hausse des prix de l’énergie, de l’essence, de l’alimentation, etc.

Cette manifestation arrive au milieu des négociations avec l’Union des Maisons de Champagne (UMC), qui représente le patronat du Champagne. Après une première réunion paritaire le vendredi 21 janvier dernier, les parties syndicales et patronales doivent se retrouver ce vendredi 28. Demandant une hausse de 5 % des salaires, José Blanco regrette l’absence de proposition de l’UMC : « visiblement, la proposition qu’ils envisageaient devait être très éloignée de ce qui est demandé ». Un point de vue qui n’est pas partagé par un proche du patronat champenois, indiquant que les échanges avec les syndicats se font toujours en deux temps : d’abord un point économique avec les demandes des salariés, puis dans une autre étape les propositions des employeurs pour trouver un accord. « Il arrive que la CGT soit impatiente… » élude cette source.

Seuil minimal et prime Macron

Misant sur des manifestations conséquentes, la CGT Champagne évoque une grève reconductible si les discussions de vendredi ne répondent pas à ses demandes. Sachant que le syndicat revendique également une revalorisation des minima salariaux de la grille de la convention collective du Champagne*, actuellement inférieurs au SMIC (respectivement 10,38 €/heure pour le coefficient 120 de la convention collective et 10,57 € pour le SMIC depuis le premier octobre 2021). Réclamant deux réunions paritaires par an « pour augmenter le seuil minimal si le SMIC augmente », José Blanco demande aussi le versement systématique d’une prime Macron de 1 000 € à chaque salarié de la filière. « Au vu des résultats cette année et du travail des salariés pendant la crise covid, on peut récompenser » conclut le secrétaire général.

* : Prenant la forme d’un avenant régional Champagne à la convention nationale des vins, cidres, jus de fruits, sirops, spiritueux et liqueurs de France.

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